Les Panama Papers reviennent hanter la vie politique en Islande

Bjarni Benediktsson, le ministre des Finances conservateur. © REUTERS

Les Panama Papers sont revenus hanter la droite islandaise lundi, alors qu’elle s’apprêtait à former un nouveau gouvernement, le candidat au poste de Premier ministre devant admettre qu’il avait caché un rapport sur la fraude fiscale.

L’Islande avait été secouée en avril par ces révélations sur l’évasion fiscale, qui avaient provoqué à l’époque la démission du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson et l’annonce d’élections législatives anticipées.

Le gouvernement de centre-droit avait alors mis en place une commission d’enquête sur les paradis fiscaux, qui a rendu publiques ses conclusions vendredi, neuf mois après le scandale. Mais dimanche, il est apparu que le ministre des Finances conservateur Bjarni Benediktsson, vainqueur des législatives fin octobre, en avait eu connaissance trois semaines avant le scrutin.

“Ce rapport m’a été présenté dans la première semaine d’octobre”, a-t-il dit à la télévision publique Ruv, justifiant le report de sa publication par le fait que la session parlementaire touchait à sa fin à ce moment-là.

L’information a fait bondir la porte-parole du Parti pirate (contestataire), Birgitta Jonsdottir.

“Dire, comme le fait maintenant Bjarni, que ça n’aurait eu aucune incidence sur le résultat des élections est bien entendu absurde. Si le rapport avait été présenté au Parlement peu avant les élections et si les gens avaient vu noir sur blanc combien d’argent a échappé à l’impôt, cela aurait assurément remis le sujet à l’ordre du jour”, a-t-elle écrit sur Facebook.

L’incertitude régnait lundi quant à la réaction de Réforme et Avenir radieux, partis centristes en voie de former une coalition avec le Parti de l’indépendance de M. Benediktsson. Lors de la crise des Panama Papers en avril, ces deux formations avaient appelé à débarrasser la classe politique des élus cités dans les Panama Papers.

D’après la commission d’enquête, le manque à gagner fiscal dû aux comptes “offshore” a atteint 2,8 à 6,5 milliards de couronnes (23 à 54 millions d’euros au taux de change actuel) chaque année entre 2006 et 2014.

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