Les jeunes attribuent tout juste la moyenne au système de pensions

Les jeunes âgés de 18 à 40 ans semblent plutôt méfiants envers le système de pensions, auquel ils attribuent un score de 5,4 sur 10, selon les résultats d’un sondage publiés mardi et mené par Callebaut Collective pour le compte de l’union professionnelle des assurances, Assuralia et le représentant des fonds de pension, PensioPlus.

Entre novembre et décembre 2020, 1.766 jeunes âgés de 18 et 40 ans ont répondu au sondage, qui les interrogeait sur leur perception du système des pensions et la constitution de leur retraite. En moyenne, les répondants ont attribué un score de 5,4 sur 10 au système, un chiffre “dramatiquement bas” pour Assuralia et PensioPlus.

Les sondés expliquent ce score bas par un montant de la pension trop bas et un âge de la retraite trop élevé. Les répondants se disent incertains quant à leur avenir, s’interrogeant s’ils auront même droit à une pension, et expriment un sentiment d’inégalité et d’injustice, estimant que le montant de la retraite n’est pas en accord avec les efforts fournis. Enfin, ils mettent en avant une complexité du système, pointant un manque d’informations et de clarté, et des changements constants.

L’enquête révèle aussi une indifférence de la part de la jeune génération, 60% des répondants déclarant ne pas se préoccuper de leur pension et estimer que cela ne les concerne pas. Le pourcentage monte même à près de 65% pour les participants ayant moins de cinq ans d’expérience professionnelle. Or, la constitution d’une pension décente est un travail de longue haleine, qui ne peut être retardé, pointent Assuralia et PensioPlus. “Pour combler l’écart entre la pension égale et le dernier revenu net perçu, les travailleurs doivent consacrer annuellement entre 11 et 18% de leur salaire tout au long de leur carrière de 45 ans”, pointe Philip Neyt, président de PensioPlus.

La pension, sujet d’inquiétude

La pension préoccupe tout de même: 50% des sondés s’inquiètent de ne pouvoir mener une vie confortable pendant leur retraite, 69% s’attendent à devoir compter sur un revenu complémentaire et 62% craignent de se retrouver sans argent. En outre, 47% ne sont pas convaincus que l’État pourra continuer à verser leur pension. La moitié compte néanmoins sur la pension légale pour conserver le niveau de vie souhaité. L’enquête relève que les femmes s’affichent plus pessimistes sur l’aspect financier de la pension.

Les jeunes n’évaluent qu’à 5,1 sur 10 leurs connaissances financières en matière de planification de pension. Les femmes s’évaluent encore plus faiblement, avec un score moyen de 4,74 sur 10, contre 5,53 pour les hommes.

Le deuxième pilier, soit la pension complémentaire acquise via l’employeur par une assurance groupe ou un fonds de pension, n’est pas bien connu, moins d’un quart des répondants disant en avoir une bonne connaissance et 55% en avoir vaguement entendu parler. Le troisième pilier, soit l’épargne-pension, est plus populaire, 40% des jeunes de 18 à 40 ans affirmant en avoir une bonne connaissance et 46% une connaissance vague. Or, au 1er janvier 2020, 75% de la population active était affiliée à un plan de pension complémentaire, souligne l’enquête.

Pour la majorité des répondants, la responsabilité d’une pension décente est partagée: 86% estiment que les pouvoirs publics doivent y veiller, 80% que l’employeur doit y contribuer et 76% qu’ils ont eux-mêmes une part de responsabilité.

Enfin, seuls 10% des répondants veulent travailler après leurs 65 ans mais 55% s’attendent à devoir effectivement travailler après cet âge.

Ni la présidente d’Assuralia, Hilde Vernaillen, ni le président de PensioPlus, Philip Neyt, ne se disent surpris quant à ces résultats. “Mais il y a un espoir car l’étude montre que les jeunes savent que la pension légale ne suffira pas pour garder le niveau de vie souhaité”, commente M. Neyt, se réjouissant que les répondants considèrent que les responsabilités sont partagées. “Tous les acteurs doivent sensibiliser à l’importance de s’y prendre suffisamment tôt pour obtenir une pension décente. On a besoin de plus de transparence, de plus d’explication, de simplification”, a conclu Mme Vernaillen.

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