Les exportations wallonnes ont limité la casse en 2020

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Les exportations des entreprises wallonnes ont reculé en 2020, sous le coup de la pandémie, mais se sont finalement mieux comportées qu’attendu, grâce notamment au secteur pharmaceutique, selon des chiffres présentés mardi par le ministre wallon de l’Économie et du Commerce extérieur, Willy Borsus, et l’Awex.

Le montant des exportations wallonnes a atteint 47,3 milliards d’euros l’an dernier, en baisse de 5,3% par rapport à 2019. C’est toutefois mieux que la chute de 13 à 18% crainte dans un premier temps et que lors de la crise financière. Les ventes wallonnes avaient plongé en 2009 de 15%, a rappelé M. Borsus.

Ces résultats doivent également être nuancés positivement si on les compare avec ceux d’autres pays et régions: les exportations de la zone euro ont diminué de 9% en 2020, celles de la Flandre de 5,6%, celles de l’Allemagne de 9,3% et celles de la France de 15,9%.

“La Wallonie a limité les dégâts, a résisté, bien sûr avec des différences d’entreprise à entreprise et de secteur à secteur, mais je tiens à souligner la résilience, la capacité d’adaptation de nos entreprises”, a déclaré le ministre wallon, rappelant l’importance du commerce international et des investissements étrangers pour l’économie du sud du pays. En Belgique, environ 30% de l’emploi sont en effet directement ou indirectement liés aux exportations.

Des secteurs résistent mieux que d’autres

Deux secteurs ont permis aux exportations wallonnes de résister en 2020. Celui des produits pharmaceutiques (+2,4%), qui progresse dans le contexte de la crise sanitaire. Étonnamment, ce ne sont pas les ventes de vaccins à l’étranger (-5,8%) mais celles de médicaments (+17,6%) qui ont tiré leur épingle du jeu. Le secteur du matériel de transport (+28,2%), porté par des ventes importantes de boîtes de vitesse pour l’automobile, s’est lui aussi illustré. Il est d’ailleurs passé en un an de la sixième à la quatrième place des principaux secteurs d’exportation du sud du pays. Les produits pharmaceutiques, qui pèsent plus d’un tiers du total, occupent toujours la première place, devant les métaux et ouvrages en métaux, et les machines et équipements électriques et électroniques.

Au niveau géographique, le recul des ventes wallonnes au sein de l’Union européenne (-3,1%) a été moins marqué qu’hors-UE (-9,4%). À la grande exportation, l’extrême-orient, moins touché par la pandémie, fait figure d’exception, avec une croissance de 6,9%. Les livraisons wallonnes à la Chine ont notamment connu une année faste (+32,9%).

Les États-Unis, malgré un recul de 10,2%, qui fait toutefois suite à deux années record en 2019 et 2018, restent le troisième acheteur de produits “made in Wallonia” derrière la France et l’Allemagne mais devant les Pays-Bas. À noter que le Royaume-Uni a acheté moins de produits wallons en 2020 (-18,1%), sur fond de Brexit. Une étude circonstanciée a d’ailleurs estimé que le choc du Brexit pourrait coûter jusqu’à 10.000 emplois en Wallonie, a rappelé M. Borsus.

Un optimisme prudent

“La reprise des carnets de commandes depuis août et septembre augure une reprise dans les mois qui viennent”, a pour sa part souligné l’administratrice générale de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex), Pascale Delcomminette. Un optimisme prudent qui permet d’espérer que les ventes wallonnes à l’étranger franchissent, en 2021, la barre des 50 milliards d’euros.

Autre motif d’optimisme, 110 entreprises wallonnes ont été soutenues financièrement en 2020 dans leurs efforts d’internationalisation par la Sofinex, ce qui représente un montant de 61,5 millions d’euros, en forte hausse d’une année à l’autre.

Enfin, les investissements étrangers en Wallonie ont également connu une année 2020 difficile, avec 77 dossiers menés à bien, représentant 647 millions d’euros investis et la promesse de 1.734 nouveaux emplois. Autant de montants en baisse par rapport à 2019.

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