“Les entreprises dormantes servent bien trop souvent de couverture à la criminalité”

Philippe De Backer, secrétaire d'État à la Lutte contre la fraude sociale, à la Protection de la vie privée et à la Mer du Nord © BELGA/Laurie Dieffembacq

Le secrétaire d’État à la Fraude sociale, Philippe De Backer (Open Vld), s’est dit satisfait mercredi que la chasse aux sociétés dormantes soit désormais menée prioritairement par la justice, la police et l’inspection sociale. Le parquet général de Bruxelles a en effet indiqué qu’il comptait créer une plateforme de lutte contre les “sociétés dormantes” alors que près d’un tiers des sociétés ayant leur siège à Bruxelles n’ont pas déposé leurs comptes depuis trois ans, comme le rapportaient L’Echo et De Tijd dans leur édition du jour.

“Les entreprises dormantes servent bien trop souvent de couverture à la criminalité”, commente le secrétaire d’État. La raison d’être d’une politique intégrée est de révéler les liens entre les statuts officiels et officieux.

Dans son plan d’action de lutte contre la fraude sociale 2018, M. De Backer a fait de la politique des grandes villes une priorité. “J’ai donné la possibilité cette année aux services de l’inspection de mener des contrôles supplémentaires dans les grandes villes. Les fraudeurs doivent partir.” Les services de l’inspection sociale, le fisc, la douane, l’Afsca, la police et la justice s’associent pour mener des contrôles conjoints à Anvers, Charleroi, Bruxelles, Liège et Gand.

L’objectif est de démasquer les sociétés dormantes et autres commerces douteux. Sur les six premiers mois de l’année, 174 contrôles spéciaux ont été menés et 214 travailleurs contrôlés. Parmi eux, 98 n’étaient pas en règles. La majorité a été épinglée pour travail au noir (34), tricherie sur le nombre d’heures de travail (14) et fraude aux allocations de chômage (9). Quinze travailleurs illégaux ont aussi été interceptés; un employeur ayant même été pris pour traite d’êtres humains.

“Les sociétés fictives sont souvent la partie visible de l’iceberg et une couverture pour des pratiques de blanchiment, de trafic de drogue, d’êtres humains, voire même de terrorisme (…) Le protocole entre la justice, la police et les services de l’inspection sociale que j’ai conclu l’an dernier avec mes collègues Geens et Jambon, (…) porte désormais ses fruits”, conclut-il.

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