Les douze travaux de Charleroi

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En marge de la cinquième édition du Forum immobilier de Charleroi Métropole, ” Trends-Tendances ” a mis autour de la table des acteurs clés du redéploiement économique de la région. Voici les 12 travaux destinés à métamorphoser le Pays noir en terre d’espoir.

Charleroi est née avec l’industrie. Au 19e siècle, la cité carolo était une des villes les plus prospères d’Europe. Dès les années 1960-1970, la crise industrielle a frappé son territoire et ses habitants de plein fouet. Aujourd’hui, la ville est en pleine transformation. Les chantiers se multiplient. Les stigmates d’hier deviennent les atouts de demain. Les projets ne manquent pas pour Charleroi et sa région.

Ce 7 novembre au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, le Forum immobilier de Charleroi Métropole rassemble villes, communes, partenaires publics et tous les acteurs du secteur pour présenter tout une série de projets qui vont redessiner la métropole et ses environs dans les prochaines années.

La ville de Charleroi a enclenché une nouvelle dynamique en 2013. Aujourd’hui, la phase 2 est en cours. ” Au final, nous aurions étalé les projets sur deux législatures mais il faut être honnête, il faudra une génération ( 25 ans, Ndlr) pour que le changement soit opéré totalement “, prévient le bourgmestre Paul Magnette.

Ce dernier n’a rien à voir avec Héraclès. Et Charleroi ne compte pas faire appel à la mythologie grecque pour s’en sortir. Pour ce faire, Charleroi compte davantage sur l’union sacrée des forces vives et sur le moral retrouvé des Carolos qui veulent redonner ses lettres de noblesse à leur ville. Et les investisseurs privés et publics ne s’y trompent pas. Ils reviennent tous dans la cité des zèbres avec des projets sous les bras.

Il y a pourtant un point commun entre Héraclès et Charleroi. Il a fallu 10 ans au héros grec pour terminer ses 12 travaux. Il faudra compter 10 ans (mais qu’est-ce 10 ans à l’échelle d’une ville ? ) pour que la cité carolo et sa région viennent à bout des 12 travaux suivants.

1er travail : rattraper le retard en matière d’éducation et de formation

Alors que Charleroi est la plus grande ville de Wallonie, elle ne possède pas d’université au contraire de Liège, Namur ou Mons. Et donc de nombreux jeunes Carolos quittent leur ville pour étudier et… n’y reviennent jamais. Pire encore, cette absence d’université, couplée à la crise industrielle qu’a connue le territoire, fait que Charleroi a de grosses faiblesses en matière d’éducation. La ville affiche les taux les plus faibles de réussites au CEB, de jeunes sortis des études secondaires supérieures et de personnes diplômées de l’enseignement supérieur ou universitaire de Wallonie (16,09% pour Charleroi, 26% en Wallonie). Pourtant, on parle beaucoup des villes smart, ” mais ce qui fait le côté smart d’une ville, c’est le capital humain “, commente Paul Magnette Cette anomalie historique est en train d’être corrigée. Cette année, Charleroi a connu sa première rentrée académique avec l’émergence du CampusUCharleroi.

Paul Magnette, président du PS et bourgmestre de Charleroi
Paul Magnette, président du PS et bourgmestre de Charleroi© isopix/Frédéric Sierakowski

2e travail : se doter d’un campus universitaire

CampusUCharleroi regroupe l’ULB, l’UMons, la Haute école provinciale Condorcet et l’Université ouverte, structure collective d’enseignement supérieur dédiée aux activités de formation continue de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette joint-venture agrège les initiatives et les bâtiments de ces quatre institutions afin de créer un véritable campus universitaire dédié aux sciences avec, à terme, un potentiel de 10.000 étudiants. ” Il est important de proposer une offre de proximité pour toucher les jeunes. Deux bacheliers – l’un en sciences humaines et sociales, l’autre en sciences biologiques – ont été lancés à la rentrée 2018. Un autre en sciences de l’ingénieur civil a été lancé cette année. L’année prochaine, ce sera un master en informatique qui sera proposé en collaboration avec l’UNamur. Pour préparer le lancement de ce master, nous avons demandé à la Haute école Condorcet d’organiser son bachelier en informatique dans la perspective de ce master “, a récemment annoncé à L’Echo le directeur de l’ULB à Charleroi Michel Coulon.

3e travail : mettre Charleroi District Créatif sur les rails

Ce renouveau universitaire s’inscrit dans un projet immobilier autour du futur campus situé dans le quartier baptisé Charleroi District Créatif (DC). Le bâtiment Zénobe Gramme de 18.000m2, construit dans le cadre de l’exposition industrielle internationale du début du 20e siècle à Charleroi, va subir une profonde rénovation entre 2020 et 2023 pour une facture qui avoisine les 25 millions. La Cité des métiers va s’installer de l’autre côté de la rue avec, à la clef, un investissement de 50 millions d’euros.

L’avènement de Charleroi District Créatif prévoit aussi la reconfiguration du Palais des Expositions, la rénovation du Palais des Beaux-Arts et la construction d’un Palais des Congrès qui viendront compléter l’aménagement des espaces publics incluant le boulevard Jacques Bertrand, la place du Manège et la place Charles II.

4e travail : devenir la plaque tournante de l’industrie 4.0

Impossible de parler de formation sans évoquer le nouveau projet qui se déploie au sein de l’ancien tri postal de la ville, installé sur le square des Martyrs, à côté de la gare de Charleroi.

D’un côté, il y a E6K (traduction : Ecole 6000, 6000 étant le code postal de Charleroi), un centre de formation dédié aux métiers du numérique rassemblant des acteurs comme Becode, l’IFAPME et le centre de compétence Technofutur TIC. De l’autre côté, on retrouve A6K (Atelier 6000), un centre dédié aux sciences de l’ingénieur qui regroupe industriels, start-up, universités, centres de recherche et de formation pour stimuler l’innovation dans le domaine de l’ingénierie. Et cela ne s’invente pas, les deux centres se déploient pour le moment… sur 6.000 m2.

Bernard Belvaux, directeur général d'Alstom Benelux
Bernard Belvaux, directeur général d’Alstom Benelux© isopix/Frédéric Sierakowski

Quand on rentre dans le bâtiment, on est tout de suite frappé par l’aménagement intérieur. On fait face à des dizaines de modules (de la taille d’un container) qui peuvent accueillir une équipe de six à huit personnes. C’est du plus bel effet par rapport au très haut plafond du bâtiment historique. Entre les modules, des espaces de rencontre permettent l’échange. Car le but de l’opération est de créer un écosystème industriel. Et la magie semble opérer. Ainsi, les équipes de Thalès et d’Alstom présentes sur place ont déjà concrétisé un projet commun. Celui-ci est baptisé MaSCOTT. Il s’agit du développement d’une architecture de communication dans le domaine des convertisseurs d’énergie électrique avec des possibilités d’utilisation autant dans le ferroviaire (Alstom) que dans l’aérospatial (Thalès). Pour ce faire, les deux groupes ont aussi collaboré avec le pôle de compétitivité MecaTech, Cetic et les universités de Mons et de Liège. ” La disponibilité d’un lieu commun où nous sommes physiquement rassemblés facilite l’innovation “, argumente Bernard Belvaux, directeur général d’Alstom Benelux.

Les deux géants de l’industrie multiplient les collaborations. Ils sont aussi à l’origine d’un certificat en électronique de l’énergie mis en place avec les universités francophones afin de former leurs futurs ingénieurs. ” Le fait de ne pas pouvoir recruter les personnes dont nous avons besoin est un véritable frein à notre croissance “, s’alarme le patron.

Dans la région de Charleroi, Alstom emploie 1.250 personnes. ” Actuellement, nos ingénieurs viennent principalement de l’axe Namur-Valenciennes, précise Bernard Belvaux. Il nous manque près de 100 ingénieurs. Et dans ce cadre, l’attractivité de la ville est importante pour nous. Comme la maison mère a décidé de faire de Charleroi son centre mondial spécialisé en électronique de puissance, notre besoin de personnel ne risque pas de baisser dans les années à venir. ”

” Si dans les prochaines années, on identifie Charleroi comme plaque tournante des solutions industrielles en matière d’énergies liées au transport et à la mobilité, notre pari sera réussi “, renchérit Abd-Samad Habbachi, membre de la cellule Catch et actuellement directeur de l’A6K. C’est Sambrinvest qui a pris en charge le loyer du bâtiment et qui a financé la réalisation des travaux d’aménagements. C’est aussi l’ invest carolo qui assure la sous-location des différents modules et la gestion administrative du lieu. En tout cas, le concept semble être victime de son succès puisque tous les modules sont déjà réservés.

Abd-Samad Habbachi, membre de la cellule Catch et actuellement directeur de l'A6K
Abd-Samad Habbachi, membre de la cellule Catch et actuellement directeur de l’A6K© isopix/Frédéric Sierakowski

Dernière bonne nouvelle, un des trois futurs démonstrateurs Industrie 4.0 wallon devrait venir s’installer au sein de l’A6K. Il permettra de simuler différentes zones d’un processus de production.

5e travail : agrandir le Biopark

L’histoire est connue. A Gosselies, un champ de pommes de terre s’est métamorphosé en quelques années en un zoning dédié aux biotechs mondialement connu et qui occupe aujourd’hui 2.000 personnes à travers une soixantaine de sociétés. Dans les couloirs de ces dernières, on parle quasi toutes les langues du monde. Tout cela est né autour de l’Institut de biologie et de médecine moléculaires de l’ULB. Aujourd’hui, le Biopark se déploie sur plus de 30.000 m2 de bureaux. Ce qui n’est pas sans effets. ” Le Biopark est sous forte pression, détaille Florence Bosco, la CEO de Brussels South Charleroi Biopark Dev. Il y a une pression sur les talents, les apports de capitaux et les mètres carrés. ” Il faut dire qu’à Charleroi dorénavant le deal flow moyen annuel en matière de biotechnologie tourne autour du demi-milliard d’euros.

Pour poursuivre le développement immobilier du Biopark, un holding immobilier a été créé entre autres avec Igretec, Sambrinvest et la SRIW. ” Nous souhaitons réaliser une croissance de 2.500 m2 par an “, poursuit Florence Bosco. D’ici 2030, le Biopark devrait doubler de taille avec 4.000 emplois à la clé. Les installations futures comprendront un centre de service, un business center, des laboratoires de recherche à partager. ” L’idée est ainsi de faire du Biopark, un vrai campus qui vit, enchaîne la patronne. Nous souhaitons attirer de nouvelles sociétés et notamment rencontrer les besoins d’expansion des biotechs américaines et asiatiques vers l’Europe. ”

Il est vrai que ces dernières années, il y a une vraie compétition entre les science parks. Charleroi est ainsi en compétition avec Gand, Leyde, Oxford et Cambridge. Et dans ce cadre, la présence de l’aéroport de Charleroi est un atout non négligeable. Ce dernier poursuit son développement. Les travaux d’allongement de la piste de 2.550 m à 3.200 m sont en cours. Une extension des surfaces commerciales (restauration, terrasse, magasins) est prévue à l’horizon 2020. Le tout avec la volonté permanente d’être toujours moins dépendant de Ryanair. L’opérateur irlandais est encore à la manoeuvre pour 73% des vols effectués depuis Charleroi.

Florence Bosco, la CEO de Brussels South Charleroi Biopark Dev
Florence Bosco, la CEO de Brussels South Charleroi Biopark Dev© isopix/Frédéric Sierakowski

6e travail : réussir la reconversion du site de Caterpillar

Pour revenir au Biopark, les équipes de Catch sont heureuses de nous préciser que MaSTherCell, la pépite carolo qui fabrique des produits de thérapie cellulaire (pour combattre certains types de cancer notamment) va installer sa nouvelle unité de production dans un bâtiment qui était occupé au préalable par un sous-traitant de Caterpillar.

Deux tiers du site qui fut occupé par Caterpillar sont réservés pour le constructeur chinois de voiture électrique Thunder Power. Plusieurs grands groupes ont fait part de leur intérêt pour l'espace restant.
Deux tiers du site qui fut occupé par Caterpillar sont réservés pour le constructeur chinois de voiture électrique Thunder Power. Plusieurs grands groupes ont fait part de leur intérêt pour l’espace restant.© belgaimage

Cette nouvelle usine devrait être opérationnelle en 2021 et créer 150 emplois. Un symbole du renouveau de la Région après la fermeture de Caterpillar. A propos des 100 hectares qui étaient occupés par le fabricant américain, deux tiers du site sont réservés pour le constructeur chinois de voitures électriques Thunder Power. ” Pour le solde, plusieurs grands groupes ont manifesté de l’intérêt. Depuis l’installation du centre logistique de Johnson & Johnson en 2007, nous n’avons plus vendu de grands terrains. L’ex-site de Caterpillar nous a remis dans la course pour les grands projets. Nous sommes dans la short list pour plusieurs, qui hésitent encore entre une localisation chez nous, aux Pays-Bas ou dans le nord de la France. Je n’ai absolument aucune inquiétude quant à la reconversion du site “, souligne Nathalie Czerniatynski, directrice développement économique, immobilier et territorial chez Igretec.

Nathalie Czerniatynski, directrice développement économique, immobilier et territorial chez Igretec
Nathalie Czerniatynski, directrice développement économique, immobilier et territorial chez Igretec© Chrysline

7e travail : doubler le nombre d’emplois et d’entreprises

A propos de Catch, Thomas Dermine était présent à la table ronde. Son départ à la tête du centre d’étude du PS (Institut Emile Vandervelde) n’était pas encore acté, mais ses propos sonnent aujourd’hui comme un bilan de son action aux commandes de la Delivery Unit (qui compte sept personnes). ” Sur les 15 chantiers identifiés par la task force mise sur pieds par le gouvernement en 2016, neuf sont actuellement réalisés, trois en phase de finalisation et trois encore en cours d’exécution “, se félicite le jeune trentenaire.

Thomas Dermine, directeur de la cellule Catch
Thomas Dermine, directeur de la cellule Catch© isopix/Frédéric Sierakowski

Depuis le départ, cette cellule avait une obsolescence programmée au 30 juin 2020. L’aspect structurant et la dynamique que la jeune équipe a réussi à mettre en place doit être reprise par Charleroi Entreprendre. Dans la continuité. Les observateurs les plus avisés constateront que les deux organismes partagent déjà une certaine proximité dans leur charte graphique. En quelque sorte, Charleroi Entreprendre va reprendre le flambeau de Catch.

Trois services d’animation économique se fondent dans Charleroi Entreprendre avec l’ambition de doubler le nombre d’entreprises et d’emploi créés d’ici 2021. Une vingtaine de personnes oeuvreront pour accompagner les entreprises de la métropole de Charleroi, un ensemble de 550.000 personnes qui s’étale sur 29 communes, de Chimay à Seneffe. ” Nous bénéficierons du soutien de nos partenaires. Au CA de Charleroi Entreprendre, on retrouve en effet Igretec (pour les terrains et bâtiments où s’implanter), les banques (BNP Paribas, Belfius, ING et CBC) et Sambrinvest pour le financement des projets, la Sowalfin pour le lien avec les instances régionales “, avance Grégoire Dupuis, directeur de la transformation pour Charleroi Entreprendre.

Grégoire Dupuis, directeur de la transformation pour Charleroi Entreprendre
Grégoire Dupuis, directeur de la transformation pour Charleroi Entreprendre© isopix/Frédéric Sierakowski

8e travail : rayonner sur un territoire de 2.000 km2

La périphérie de la métropole carolo s’étend sur 2.000 km2. ” Nous avons fait une analyse du territoire pour voir quels sont les liens de vie (travail, école, vie sociale, vie économique) entre les différentes communes autour de Charleroi “, assure le bourgmestre Paul Magnette. Et au final, Charleroi Métropole regroupe 24 communes du Hainaut et cinq de la province de Namur. ” L’objectif est de fédérer les forces sur des projets communs comme l’attractivité touristique ou la mobilité et de faire rayonner la Métropole à travers des actions de communication fortes “, complète l’homme fort de Charleroi. Une identité et un site internet mettent en avant les forces de la métropole. Au niveau des projets phares, on retrouve la ceinture alimentaire. ” Charleroi Métropole, ce sont 2.000 agriculteurs. L’ambition de la ceinture alimentaire est de permettre aux habitants du territoire d’avoir accès à une alimentation bio, en circuits courts, à un prix abordable et de rémunérer au prix juste les producteurs et transformateurs locaux “, énumère le bourgmestre de Charleroi. La ceinture alimentaire réunit les producteurs, transformateurs, consommateurs, associations, citoyens, institutions et pouvoirs publics du territoire qui veulent travailler ensemble. Une cantine publique est prévue à l’horizon 2023 ainsi qu’une criée aux fruits et légumes.

9e travail : se positionner sur la carte du digital

Depuis plusieurs mois, un nouvel écosystème est en train de naître à Charleroi autour du digital et du numérique. Pour lui offrir un lieu symbolique, toutes les forces vives carolos n’ont qu’un seul rêve en tête, faire du quartier des quais de la ville basse une digipolis (plan Catch), à l’instar des serres numériques de Valenciennes ou de la Plaine Images de Tourcoing. Le tout à l’endroit de l’ancien red light district carolo dont il reste quelques stigmates apparents entre les quais Rimbaud/Verlaine et la place Verte, où se situe le centre commercial Rive gauche.

” Les 1.800 m2 que nous occupons pour le moment au-dessus des locaux de la Nouvelle Gazette sont complets. Au total, on accueille 120 résidents et 18 sociétés “, dénombre Mathieu Demaré, directeur de Co.Station Charleroi. D’ici 2022, Co.station devrait occuper un bâtiment de plus de 3.500 m2. Ce bâtiment, propriété de Sambrinvest, sera situé sur les quais à côté de l’auberge de jeunesse et tout près du Quai10, le centre de l’image animée et interactive, où on retrouve notamment les locaux des rois du mapping vidéo Dirty Monitor et un espace dédié au jeu vidéo.

L’écosystème digital en gestation va s’appuyer aussi sur la présence historique de l’école de Marcinelle et ses icônes que sont les Editions Dupuis et le Journal de Spirou. Avec l’arrivée du groupe français Media-Participations, des sociétés comme DreamWall et KeyWall sont venues s’y greffer pour devenir des acteurs incontournables de l’animation et du traitement de l’image. En ce moment, plus d’une centaine de personnes y travaillent sur un long métrage. Entre Marcinelle et le quai le long de la Sambre, des va-et-vient sont attendus.

Mathieu Demaré, directeur de Co.Station Charleroi
Mathieu Demaré, directeur de Co.Station Charleroi© isopix/Frédéric Sierakowski

10e travail : se doter d’une marina

Pour profiter de la géographie de la ville, une marina devrait voir le jour. Et être intégrée au sein du Left Side Business Park qui vise à la construction de six tours qui encadreront la marina. Le projet est ambitieux. D’un côté, la construction de 40.000 m2 de bureaux répartis dans quatre tours et, de l’autre, 380 logements distribués dans deux tours. Objectif ? Permettre la création d’une offre nouvelle en bureaux et logements en centre-ville. Et ce, en plus des 120 logements créés dans le cadre de la charge urbanistique imposée lors de la construction du centre commercial Rive Gauche, toujours ville basse.

Une marina doit être intégrée au sein du Left Side Business Park.
Une marina doit être intégrée au sein du Left Side Business Park.© p g

11e travail : ériger de nouveaux quartiers

Dans le cadre des ” quartiers nouveaux ” initiés par la Région wallonne, deux projets devraient voir le jour à Charleroi dans les années à venir. Il s’agit du quartier du Sacré Français, à Lodelinsart et du quartier des Hiércheuses à Marcinelle. Tous les deux seront érigés autour d’anciens terrils. Ou comment faire des stigmates d’hier, les atouts d’aujourd’hui. A Lodelinsart, ce ne sont pas moins de 350 logements qui sont prévus ; à Marcinelle, 400. Au total, avec les logements prévus autour de la marina et ceux autour de Rive Gauche, on est à plus de 1.250 nouveaux logements.

12e travail : réconcilier géographie humaine et géographie économique

C’est un des enjeux capitaux pour Charleroi : faire revenir des habitants. Or, pour y parvenir, il faut allier projet immobilier et activité économique. Ou comme dit par l’homme fort de Charleroi, il faut ” réconcilier géographie humaine et géographie économique “. Selon les experts, le marché immobilier carolo ne décolle que timidement. Ne fuyant aucun débat, Paul Magnette acquiesce face cette affirmation. ” C’est ce que me disent aussi les professionnels du secteur, souligne-t-il. Il semblerait que le stock de logements disponibles n’est pas encore assez important pour dynamiser le marché. Au niveau des bureaux, ces mêmes experts me disent qu’aujourd’hui, nous avons atteint ce seuil critique et donc que ce marché commence à prendre. Pour le marché immobilier, je pense qu’il faut attendre les 380 logements neufs qui seront érigés aux abords de la marina. ”

En attendant, Charleroi Métropole met en place un roadshow en entreprises et diverses actions de sensibilisation, notamment sur le fait que l’immobilier à Charleroi est trois à quatre fois moins cher qu’à Bruxelles. On nous glisse à l’oreille qu’à Charleroi, on peut acheter une maison de maître pour 250.000 euros ou une belle villa à la campagne avec piscine pour 400.000 euros…

Et puis surtout, le retour à Charleroi semble enclencher et rien ne semble pouvoir l’arrêter. On prend à partie les sept membres de la cellule Catch. Ils sont quasi tous carolos d’origine, n’y habitaient plus et sont revenus dans leur ville. Et ne comptent pas repartir même si leur contrat se termine en juin.

Par Jérémie Demeyer

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