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Les dangers de l’écologisme: “Une convention citoyenne contre les libertés”

En France, le président Macron, que l’on s’obstine parfois à qualifier de “libéral”, a inventé un nouveau gadget. Il s’agit d’une “Convention citoyenne pour le climat”. Flattant la frange populiste de son électorat, il a prévu qu’elle serait composée de citoyens tirés au sort et non d’élus. Il croit donc que des personnes non qualifiées (comme beaucoup d’élus, certes) et non motivées pour la fonction feront mieux que les parlementaires qui, pourtant, le soutiennent à l’Assemblée nationale.

De plus, cette Convention n’a pas pour objet de contrôler le gouvernement, ni de voter les lois, mais seulement de prendre des dispositions ” pour le climat “. Son agenda est donc établi d’avance : il s’agit dès le départ de l’orienter dans un sens déterminé, sans qu’un choix lui soit laissé dans sa politique. Il n’est pas demandé à la Convention de faire un choix entre la lutte contre le réchauffement climatique et, par exemple, celle pour améliorer le niveau de vie, notamment des plus pauvres. Le choix de la préférence du climat est posé d’emblée.

Pour s’assurer que la voie tracée par le ” Grand Timonier ” soit bien suivie, il s’agissait évidemment de ne pas laisser 150 ” citoyens ” tirés au sort et nécessairement incompétents agir sans guide. C’est pourquoi cette Convention est flanquée d’un ” comité de gouvernance ” dont tous les membres exercent ou ont exercé des fonctions axées prioritairement sur la défense de l’environnement. Ceux-ci, experts de la question, ont effectivement vite montré à la Convention la voie (verte bien sûr) qu’il s’agissait de suivre.

La place manque ici pour détailler toutes les mesures proposées par la Convention qui, heureusement, n’a pas de pouvoir délibératif. Comme il fallait s’y attendre, il s’agit, comme dans tous les programmes issus de la doctrine politique de l’écologisme (à ne pas confondre avec la défense de l’écologie), de nous expliquer comment nous déplacer, où il faut habiter (l’habitat collectif étant préféré aux pavillons individuels, comme dans la doctrine roumaine de Ceausescu qui voulait éliminer les villages), ce qu’il faut manger, comment régler son chauffage (pas trop chaud) et son éventuel air conditionné (pas trop froid, bien sûr).

On s’attachera ici davantage à la question doctrinale, celle de la justification que cherche la Convention dite citoyenne, pour imposer à chacun des contraintes très lourdes, qui touchent à tous les aspects de sa vie quotidienne. Il est ainsi proposé de modifier la Constitution française en y ajoutant une disposition prévoyant que ” la conciliation des droits, libertés et principes qui en résultent ne saurait compromettre la préservation de l’environnement … “. Si un tel texte devait être voté, cela voudrait dire que, chez nos voisins français, tous les droits, toutes les libertés seraient soumises à un impératif supérieur, de surcroît très vague, comme l’est la notion de ” sauvegarde de l’environnement “.

Comme certains écologistes fondamentalistes réclament déjà la limitation des naissances, comme autrefois en Chine communiste, sous prétexte qu’il y a déjà trop de monde sur terre pour préserver les capacités de la planète, on pourra aisément subordonner à leurs critères le droit de se marier et de fonder une famille. Tout comme, bien sûr, la création et le développement d’une entreprise ne se concevront plus que dans le cadre de plans répondant aux seuls critères environnementaux. Et il en sera de même pour le droit de se déplacer (une récente contribution d’un économiste belge revendique que le droit de prendre l’avion soit réservé à ceux qui gagnent à une loterie), voire le droit de consommer (une fondation écologiste française propose des ” quotas de consommation “, c’est-à-dire un rationnement généralisé). Ce n’est pas la première fois, dans l’Histoire, que l’on soumet tous les droits et libertés à un objectif supérieur, dont l’Etat serait le gardien. La Constitution soviétique de 1977 le faisait déjà en son article 39.

Cette Convention dite citoyenne a un mérite. Elle nous montre où est le danger. Aujourd’hui, il arbore une autre couleur, le vert, plutôt que le rouge ou le brun. Mais il est de même nature : le totalitarisme. Une Convention présentée comme citoyenne propose un changement fondamental : les droits ne nous appartiennent plus, ils ne pourraient plus être exercés que dans le cadre d’une politique voulue par l’Etat. Il s’agit de décider une fois pour toutes que tous les droits des individus sont subordonnés à l’Etat.

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