Les Belges recourent davantage au crowdfunding pour financer l’économie sociale

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Plus d’un tiers des Belges envisagent de recourir aux plateformes de financement participatif (“crowdfunding”) pour soutenir des projets à impact social, selon une étude de la banque CBC et de l’école de gestion HEC de l’université de Liège, présentée lundi. De plus en plus d’organisations font également usage de ce moyen pour diversifier leurs sources de financement, une tendance destinée à s’accentuer dans les prochaines années.

Le secteur de l’économie sociale, qui regroupe les associations, les mutuelles ou encore les coopératives, tient une place très importante en Belgique. Il emploie plus de 567.000 personnes (14,5% de l’emploi salarié) et compte près de 18.000 entreprises employeurs, dont 95% d’asbl. L’emploi dans le secteur a progressé plus rapidement que dans le public et le privé ces cinq dernières années.

D’après l’étude, qui a interrogé plus de 1.000 personnes début avril, près de 30% des Belges ont financé une organisation à finalité sociale ces 12 derniers mois et plus de 40% envisagent de le faire prochainement. La santé, la lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement sont les domaines qui rencontrent le plus de succès. Le don reste le mode de financement majoritaire, devant l’acquisition de parts de capital et le prêt.

Le secteur doit justement trouver de nouveaux moyens de financement pour accompagner sa croissance, notamment via le crowdfunding sur internet, analysent la CBC et HEC Liège. Au cours des 12 derniers mois, 20% des contributeurs y ont d’ailleurs eu recours (pour un don, une prise de participation ou un prêt), un taux qui atteint 40% chez les jeunes de moins de 34 ans, et plus d’un tiers des Belges envisagent de le faire.

“Le financement participatif les intéresse principalement pour des retours non-financiers, comme le suivi de l’état d’avancement du projet”, explique Bruno Menu, directeur public et non-marchand chez CBC Banque et Assurance. “Les Belges veulent donner du sens à leur soutien et ont trouvé dans le crowdfunding la possibilité de décider directement des causes qu’ils ont envie de soutenir.”

D’après l’étude, un tiers des organisations envisagent désormais de récolter des dons ou des prêts via une plateforme de crowdfunding pour diminuer leur dépendance aux subsides, élargir leur public, obtenir davantage de moyens et renouveler leur stock de donateurs.

“Les associations cherchent à augmenter la part de dons dans leur modèle financier ou à inciter les citoyens à investir dans une ou plusieurs entreprises sociales, le crowdfunding est un outil intéressant dans ces deux cas”, analyse Sybille Mertens, économiste et professeure à HEC Liège. “Celles qui présentent un projet mûr obtiennent souvent 100% de leur financement, le public y répond très vite.”

Les plateformes de financement participatif qui hébergent des projets à impact social ont mobilisé quelque 11,5 millions d’euros sur deux ans, en 2016 et 2017, alors que le marché du crowdunding représentait un total de 25 millions d’euros l’année dernière. “C’est un chiffre surprenant”, ajoute Bruno Menu. “Avec les jeunes générations, le financement participatif en ligne va encore prendre de la place au sein d’un secteur qui ne cesse de croître.”

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