Les agriculteurs ont bénéficié d’un prix du lait en hausse de 31% l’an dernier

. © iStockphoto

La problématique récurrente du prix du lait s’est moins fait ressentir l’an dernier. Les agriculteurs ont en effet reçu, en 2017, 36,9 euros pour 100 litres de lait, soit une augmentation de 31% par rapport à 2016, a indiqué vendredi la Confédération belge de l’industrie laitière (CBL) à l’issue de son assemblée générale annuelle.

A deux années près, il s’agit du prix du lait le plus élevé ces 10 dernières années. “Des conditions et un rendement favorable ainsi que des coûts variables en baisse expliquent ce bon prix du lait l’an dernier”, souligne Renaat Debergh, administrateur délégué de la CBL.

L’an dernier, le secteur a engrangé un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros, soit 10% de plus que l’année précédente. Le nombre de travailleurs (plus de 5.800 personnes) a augmenté également avec une hausse de près de 2%. Les exportations ont atteint 3,312 milliards d’euros (+22,6%) et ont progressé vers les pays hors UE (Algérie, Indonésie et Chine principalement) même si les produits laitiers restent destinés à 80% aux États membres. Soixante pour cent du chiffre d’affaires sont donc réalisés à l’export.

“On observe un réel dynamisme dans notre industrie laitière! Sur cinq ans, les producteurs laitiers ont produit pas moins de 18% de lait en plus”, s’est réjoui Luc Van Impe, président de la CBL.

La Belgique a produit pour la première fois plus de 100.000 tonnes de fromage, dont deux tiers de mozzarella. “En Belgique, la méthode de production et la qualité de notre mozzarella sont dans le top 3. Nous avons très bonne réputation et nous exportons beaucoup”, a précisé M. Debergh.

Par ailleurs, le nombre de vaches laitières produisant du lait biologique a augmenté de 24% sur toute la Belgique, à plus de 20.000 bêtes, dont 17.000 en Wallonie.

Un programme de durabilité a par ailleurs été mis en place par l’industrie laitière et les organisations agricoles membres de l’Agrofront (Boerenbond, FWA et ABS). Les producteurs de lait se sont vu proposer 35 initiatives. Au terme d’une première période de trois ans (2014-2016), il apparaît que 92% de l’ensemble des exploitations laitières ont réalisé une ou plusieurs de ces 35 initiatives. Depuis 2005, l’industrie laitière a réduit sa consommation énergétique de 13% et ses émissions de CO2 de 22% par tonne de produit fini.

Quant à la santé publique, la CBL a indiqué prendre ses responsabilités, le secteur s’étant engagé à réduire de 8% l’ajout de sucres dans certaines catégories de produits laitiers d’ici à 2020 (avec 2012 comme année de référence).

Si la CBL se targue d’un prix du lait plus acceptable pour les éleveurs l’an dernier, le Belge Erwin Schöpges, président de l’European Milk Board (EMB), avait toutefois laissé entendre mi-avril qu’il entamerait encore des actions de sensibilisation auprès des leaders politiques européens, afin d’obtenir un juste prix du lait qui couvre les coûts de production et donne une rémunération équitable aux éleveurs.

Celui-ci pointait également du doigt les stocks de poudre de lait accumulés ces dernières années dans le cadre du système européen d’intervention. Le système de l’intervention permet à des États membres de l’UE d’acheter du lait lorsque le prix de celui-ci descend sous un certain niveau. La crise aidant, les stocks de poudre de lait écrémé accumulés depuis 2015 atteignaient en novembre dernier 378.578 tonnes pour l’ensemble de l’Union européenne, dont 66.235 tonnes rien qu’en Belgique et 38.277 tonnes en Wallonie.

Les stocks sont en train de descendre et les prix montent, a toutefois assuré la confédération du secteur laitier.

Si la rentabilité a été bonne, la confédération reste prudente et parle d’un optimisme modéré pour 2018, bien que le marché laitier a évolué “de façon nettement positive ces dernières semaines”.

La CBL représente 98% de la collecte de lait en Belgique et réalise 95% du chiffre d’affaires de l’industrie laitière.

La semaine dernière, l’office belge de statistique Statbel avait indiqué que la production belge de lait en poudre (228.000 tonnes, +8,8%), de fromage nature (111.000 tonnes, +8,9%) et de beurre de laiterie (91.000 tonnes, +5,5%) avait augmenté en 2017. La production totale de lait a toutefois baissé de 2% l’an dernier, principalement à cause de la baisse de production du lait demi-écrémé (-5,4%), du lait chocolaté (-11,4%) et du lait écrémé (-2,4%).

Partner Content