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‘Le tax shift bruxellois est l’exemple à suivre’

L’emploi est encore et toujours imposé comme un produit toxique. C’est pourquoi les Régions ont aussi leur part d’efforts à faire, estime Alain Mouton, journaliste de la version néerlandophone de Trends-Tendances.

Les décideurs politiques bruxellois ont longtemps été décrits – à raison – comme des somnambules politiques: ils se vantaient du caractère international et multiculturel de la Région, mais dans le même temps Bruxelles s’appauvrissait à vue d’oeil. La classe moyenne pliait bagage. Au tournant du millénaire, elle représentait encore 34% de la population, contre quelque 28,5% aujourd’hui. Cet exode a coûté 261 millions d’euros à la Région de Bruxelles-Capitale, sur base annuelle.

Le gouvernement bruxellois espère renverser la vapeur avec son tax shift. L’impôt des personnes physiques pour les travailleurs est abaissé grâce à l’autonomie fiscale supplémentaire: de 1% l’année prochaine et de 0,5% en 2017. Par ailleurs, la taxe forfaitaire de 89 euros par famille est supprimée. À titre de compensation, le précompte immobilier est augmenté et le bonus logement supprimé, tandis que les droits d’enregistrement diminuent eux fortement.

Le tax shift bruxellois est l’exemple à suivre

Le but recherché est d’attirer à nouveau la classe moyenne vers la Région, grâce à des taxes plus basses. Le glissement fiscal devrait surtout éviter que les Bruxellois à moyens revenus ne continuent à quitter la capitale. C’est un exemple à suivre.

Avec son tax shift, le gouvernement fédéral abaisse les charges sur le travail pour les entreprises et les travailleurs en diminuant les cotisations sociales et en supprimant une tranche d’imposition dans l’impôt des personnes physiques. Mais le travail est encore et toujours imposé comme un bien toxique en Belgique. C’est pourquoi les Régions ont leur part d’effort à faire. Elles doivent utiliser leur autonomie fiscale pour abaisser les charges sur le travail et rechercher d’autres sources de revenus. La Flandre et la Wallonie devraient, pour cette raison, elles aussi opter pour un tax shit régional de grande ampleur.

La réaction du gouvernement wallon, qui craint une concurrence fiscale accrue de la part de la capitale, est un signe de faiblesse. La concurrence pousse les Régions à rendre leur système fiscal plus efficient et plus équitable. Sans oublier qu’il s’agit également d’un incitant à réaliser des économies. Qui peut s’opposer à cela ?

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