Le précompte mobilier bientôt à 27%?

François Parisis, directeur de la structuration patrimoniale chez Puilaetco Dewaay. © Belga Image

Augmenter une nouvelle fois le précompte mobilier pour le porter à 27 %, au lieu des 25 % actuels : l’idée est dans l’air.

Le clash entre Gwendolyn Rutten et Wouter Beke préfigure-t-il de mauvaises surprises fiscales ? Autrement dit, faut-il craindre de nouveaux impôts qui alourdiraient encore un peu plus la facture des classes moyennes ? A commencer par une taxation des loyers réels et une nouvelle augmentation du précompte mobilier. Ce n’est pas impossible.

Dans un récent post intitulé Une difficile fiscalité suédoise, Bruno Colmant évoque cette possibilité de relèvement du précompte dont on parle pour le moment relativement peu dans la presse, mais qui serait une des pistes envisagées par la “Suédoise” pour boucler ses comptes. “Il est question d’une augmentation linéaire du précompte de 25 % à 27 %, sans différentiation du risque d’entreprise que certains entrepreneurs veulent prendre”, écrit l’économiste, qui ajoute qu’ “en ce qui concerne la fiscalité sur les revenus du capital, on aurait pu penser à détaxer les revenus des capitaux à risque au détriment des revenus du capital sans risque, voire même à une reglobalisation sélective des revenus.”

Compromis à la belge

Pour François Parisis, directeur de la structuration patrimoniale chez Puilaetco Dewaay, ce relèvement du précompte à 27 % n’est effectivement pas impossible. “Qu’il s’agisse d’une taxation des plus-values ou d’un relèvement de la taxe sur les opérations de Bourse (ndlr, la TOB), les pistes évoquées par la presse posent davantage de difficultés d’ordre politique ou pratique. Une nouvelle révision de la TOB, par exemple, pourrait définitivement pousser les épargnants belges à expatrier leurs capitaux vers les banques étrangères alors qu’on a tout fait aux cours des dernières années pour les inciter à rapatrier leurs avoirs. Une hausse du précompte présente par contre plusieurs avantages. D’abord, elle est facile à implémenter dans les systèmes informatiques des banques, il suffit de changer le taux. Ensuite, son effet est immédiat et significatif en termes de recettes.”

Et pour cause ! En toute logique, toute majoration du précompte devrait avoir un impact sur beaucoup de monde : les épargnants, les investisseurs, les indépendants, les professions libérales, les chefs d’entreprise, etc. Elle devrait en effet toucher le compte d’épargne, les plus-values de sicav obligataires ou encore le boni de liquidation. C’est que dans sa chasse aux milliards, le gouvernement Di Rupo a porté le précompte de 15 % à 25 % tout en l’uniformisant sur les différents revenus mobiliers. L’amener à 27 % représenterait d’ailleurs une augmentation de… 80 % en deux ans !

Va-ton dès lors, pour des raisons politiques, faire une distinction entre certains revenus et autres ? Histoire de ne pas s’en prendre à nouveau aux entrepreneurs, en relevant une nouvelle fois la taxation du boni de liquidation. Ce qui, de surcroît, recréerait de la complexité dans notre système fiscal qui l’est déjà assez. Pas sûr. Car augmenter une nouvelle fois le précompte mobilier serait une sorte de compromis à la belge, conclut François Parisis : “On ne taxerait pas les plus-values mais on reverrait à la hausse le précompte mobilier.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content