Le pouvoir d’achat des Britanniques commence à s’effriter

Un graffiti de Banksy représentant un ouvrier qui enlève une des étoiles du drapeau européen, à Dover dans le sud-est de l'Angleterre. © AFP

Le pouvoir d’achat des ménages britanniques a commencé à s’effriter car les salaires ne suivent plus le rythme d’une inflation dopée par la chute de la livre sur fond de Brexit, a annoncé mercredi l’Office des statistiques nationales (ONS).

Lors de la période de février à avril, les salaires (primes comprises) des Britanniques n’ont augmenté que de 2,1% sur un an. Or l’inflation s’est accélérée pendant la même période, au point d’atteindre 2,7% en avril, ce qui a entraîné un repli du pouvoir d’achat des ménages.

“Les salaires réels ont diminué pour la première fois depuis septembre 2014”, a résumé Scott Bowman, analyste chez Capital Economics. “Et vu que l’inflation a grimpé à 2,9% en mai, la pression sur ces salaires réels s’est intensifiée depuis. Cela va clairement peser sur la consommation des ménages à court terme.”

L’inflation est dopée par la chute de la livre sterling observée depuis la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne lors du référendum du 23 juin 2016. Cette dépréciation monétaire renchérit les prix des biens importés (nourriture, vêtements, produits électroniques…).

Cette pression sur le pouvoir d’achat constitue une mauvaise nouvelle pour l’économie du pays, dont la vigueur a été soutenue l’année dernière par de robustes dépenses des ménages.

Mais la consommation donne déjà des signes de faiblesse et, en conséquence, la croissance du produit intérieur brut a nettement ralenti au premier trimestre, à 0,2% par rapport au quatrième.

Et les économistes s’inquiètent du manque de clarté politique après les élections législatives du 8 juin, qui ont privé la Première ministre conservatrice Theresa May de sa majorité absolue à la Chambre des communes.

“L’économie britannique fait face à un cocktail dangereux d’incertitude politique, de ralentissement de la croissance et de fort recul des salaires réels”, a énuméré Ben Brettell, économiste chez Hargreaves Lansdown.

Les négociations sur le Brexit, qui doivent s’ouvrir incessamment, devraient entretenir ce climat de flou peu favorable aux investissements des entreprises.

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