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Le point commun entre les armes de destruction massive en Irak et la bataille pour la 5G

Amid Faljaoui nous parle aujourd’hui de l’Irak et des fameuses armes de destruction massive qu’on a jamais trouvées. Il fait le lien entre cet épisode de notre histoire et le boycott actuel de la société chinoise Huawei bien connue via ses smartphones.

Si je vous posais la question : quelle est la pire décision jamais prise par un dirigeant américain ces dernières décennies ?

Ne cherchez pas la réponse, elle nous est donnée par Jeffrey Sachs, un célèbre économiste américain, spécialiste mondial des économies en développement. Pour lui, la pire décision prise par les Etats-Unis, c’est la guerre en Irak en 2003.

Ce pays a été envahi sous le prétexte fallacieux qu’il détenait des armes de destruction massive. Aujourd’hui, tout le monde sait que c’est faux, il n’y avait pas plus d’armes de destruction massive que de trapéziste au Vatican comme aurait dit un humoriste.

A l’époque, la doctrine qui prévalait avait été établie par le vice-président américain Dick Cheney et cette doctrine se résumait à ceci : même si le risque de voir les armes de destruction massives tomber entre les mains de terroristes était infime – 1% par exemple – eh bien, ce n’est pas grave, nous devions agir comme si ce scénario allait se produire avec certitude.

On sait désormais ce qu’il en est. Alors pourquoi est-ce que cet économiste américain nous rappelle ce mauvais souvenir ? Parce qu’il estime que les Etats-Unis sont en train de refaire les mêmes erreurs avec la Chine.

Donald Trump a pris plusieurs mesures pour en quelque sorte tuer indirectement la société chinoise Huawei. En Belgique, tout le monde connait les smartphones de cette marque, mais ce que l’on sait moins, c’est que la société Huawei est sans doute la firme la plus avancée en matière de 5G. Elle est même plus en avance que les sociétés américaines et européennes.

Que font les Etats-Unis ? Ils essaient de boycotter et de marginaliser cette société chinoise. Officiellement, pas parce qu’elle est en avance sur le plan technologique, mais parce qu’elle menacerait la sécurité américaine et donc de l’Occident.

En fait, le gouvernement américain affirme que les équipements 5G de Huawei auraient une porte dérobée – un BACKDOOR – dissimulée dans ses matériels et ses logiciels et cette porte dérobée permettrait au gouvernement chinois de surveiller le monde entier.

Jusqu’à présent, tout cela n’a jamais été prouvé avec exactitude, nous dit l’économiste américain Jeffrey Sachs. Exactement comme les armes de destruction massive en Irak n’ont jamais été trouvées.

En fait, selon cet économiste américain, l’attitude des Etats-Unis risque juste de freiner le développement de beaucoup de pays qui auraient besoin de cette technologie fiable et peu chère.

En réalité, ce que rappelle cet économiste est une évidence : les Etats-Unis livrent une guerre commerciale à la Chine, mais la vraie guerre, elle est d’abord technologique : Donald Trump ne veut pas que la Chine prenne le dessus sur son pays.

Et donc, tous les prétextes sont bons. Le seul souci, c’est qu’en freinant l’arrivée de nouvelles technologies, on freine aussi le commerce mondial. Mais pour Trump, la seule chose qui compte, c’est America First. Macron a aussi compris le danger, et c’est la raison pour laquelle il souhaite que la 5G soit le prochain cheval de bataille de l’Europe. Celui qui maîtrise la 5G maîtrisera en partie le monde de demain.

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