Le plan de relance wallon ne profitera pas pleinement à la Wallonie

Elio Di Rupo lors de la présentation du nouveau plan de relance wallon, le 28 mars.

Pour chaque euro dépensé par le gouvernement wallon dans le cadre de son plan de relance, l’effet multiplicateur est estimé à 41 cents sur la valeur ajoutée wallonne. Voilà la conclusion d’un rapport commandé à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps), qui en a calculé les effets macro-économiques, et qu’évoque L’Echo dans ses colonnes mardi.

À la lecture de l’analyse officiellement remise ce lundi au ministre-président wallon Elio Di Rupo (PS), la Flandre, Bruxelles et le Fédéral profiteraient ainsi de manière directe du plan de relance lancé par le sud du pays.

Mais pour l’Iweps, cette “fuite” est tout sauf anormale et s’explique par “la faible taille et des caractéristiques de l’économie wallonne”, et la hausse des importations wallonnes.

Il faut évidemment prendre avec prudence ce rapport qui n’a pas intégré les effets structurels des réformes qui seront menées par le gouvernement wallon dans le cadre de la relance. Cette précaution d’usage a d’ailleurs été pointée par le cabinet du ministre-président qui juge l’étude incomplète.

Il n’empêche – et l’Iweps ne dit pas autre chose, relève L’Echo- ce rapport sonne comme un avertissement pour ceux qui doutaient encore de l’importance de mener à bien les réformes en Wallonie. L’Institut met ainsi en garde le gouvernement face à deux points d’attention: un risque de surchauffe sur le marché de l’emploi, notamment dans le secteur de la construction, et un endettement qui augmentera de six milliards avec le plan de relance, avec un retour budgétaire propre à la Wallonie “pratiquement inexistant, en dehors du financement européen”. L’étude estime ainsi que “l’augmentation des recettes et la baisse des dépenses attendues seraient principalement logées au sein du pouvoir fédéral et de la sécurité sociale”.

Partner Content