Le marché du travail belge souffre d’un manque criant de diversité

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Le marché du travail belge souffre d’un manque criant de diversité, selon une enquête menée par Boston Consulting Group (BCG) et Google. L’étude, menée auprès des directions des 100 plus grandes entreprises belges en termes de chiffre d’affaires et d’un panel représentatif de 1.000 employés, montre que la diversité culturelle et des genres aux postes de direction est encore trop peu représentée. Il en ressort également que cette absence de diversité constitue une opportunité manquée sur le plan économique et social.

Il ressort de l’enquête que le taux d’emploi des femmes est inférieur de huit points à celui des hommes. Et que “la tendance est similaire en matière de diversité ethnique” puisque la participation des personnes nées à l’étranger est inférieure d’environ 13 points à celles des personnes nées sur le territoire belge.

Au niveau des comités de direction, seuls 18% des postes sont occupés par des femmes et 2% par des personnes non blanches. Si l’on s’intéresse au poste de président de CA ou d’administrateur délégué, les écarts sont encore plus importants. Il existe un biais lié à l’âge également, puisque plus de la moitié (55%) des PDG (à la fois président du CA et directeur), ont plus de 55 ans, alors que cette tranche d’âge ne représente que 33% de la population active.

“Sur la base du degré de formation, on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait six fois plus de femmes aux postes de PDG”, relèvent BCG et Google, alors que la gent féminine n’occupe que 9% de ces postes.

La diversité est au final surtout représentée dans les fonctions de soutien, comme les ressources humaines, le juridique ou les finances.

On pourrait s’attendre à ce qu’il y ait six fois plus de femmes aux postes de PDG.

Les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DE&I) sont peu efficaces, selon l’enquête, même si 52% des grandes entreprises belges en disposent. “Il s’avère que les dirigeants ont tendance à surestimer l’efficacité des programmes en vigueur, et à sous-estimer les défis qui se présentent”, notent BCG et Google. Les femmes, les personnes d’origine non-belge et les membres de la communauté LGBTQ+ sont bien plus conscients que les hommes hétérosexuels de plus de 45 ans des obstacles à la diversité au sein de leur organisation. De même, les travailleurs juniors sont plus critiques sur l’évolution en la matière de leur entreprise que les travailleurs seniors.

Un élément à tenir à l’oeil pour les entreprises dans leur politique de recrutement puisque “les jeunes talents accordent trois fois plus d’importance aux critères DE&I que la génération précédente lorsqu’ils choisissent un nouvel employeur”, notent BCG et Google. “Le rapport est relativement complet, et la conclusion générale est claire : nous – et j’entends par là les dirigeants de toutes les administrations, publiques comme privées – avons encore d’importants efforts à fournir pour amener un changement positif en matière de diversité, d’égalité et d’inclusion (DE&I) au sein de la population active en Belgique”, commente le secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, Thomas Dermine.

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