Le G20 Finance se retrouve dans un contexte de crise économique

Janet Yellen © belga

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 se réunissent jeudi à Washington dans un contexte économique mondial très affecté par la guerre en Ukraine, la présence de la Russie dans ce club rendant dans le même temps toute possibilité de consensus très incertaine.

Cette réunion, en cours à Washington, doit aborder les blocages concernant la réforme sur la fiscalité internationale, le secteur financier, le climat, ainsi que la régulation des cryptomonnaies, au lendemain d’un dîner abordant la crise économique liée à l’invasion russe en Ukraine et la situation des pays pauvres. Mais la présence de la Russie aux discussions du G20 devrait nettement compliquer la tâche des dirigeants de cette organisation pour trouver un consensus dans leur déclaration finale.

“Les réunions sont compliquées, la guerre structure beaucoup les débats” a confié à l’AFP une source proche des discussions, disant ne pas s’attendre à la publication d’un communiqué final en raison de la présence de la Russie aux débats, physiquement avec un représentant du FMI et à distance avec le ministère de l’Economie et la banque centrale russe. “On pourrait faire un communiqué sans parler de la guerre en Ukraine, mais on ne veut pas d’un communiqué qui mette la poussière sous le tapis”, a ajouté cette source citant “de grandes divergences” avec Moscou. Lors des deux précédentes réunions du G20 Finance, en avril et en juillet, aucun communiqué n’avait pu être rédigé devant les désaccords d’ampleur entre ces pays rassemblés cette année sous la présidence indonésienne.

Passe d’armes entre Ryad et Washington

A cela vient s’ajouter de nouvelles tensions entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, également membre du G20, la Maison Blanche reprochant à Ryad d’avoir soutenu la baisse de la production de pétrole décidée par l’OPEP+ le 5 octobre, une décision pour laquelle l’Arabie saoudite fera face à “des conséquences”, a indiqué mardi le président américain Joe Biden, sans en préciser la nature.

Les relations se sont un peu plus envenimées jeudi après un échange musclé entre les deux pays, Ryad exprimant “son rejet total” des critiques américaines alors que Washington a estimé de son côté que l’Arabie saoudite “peut essayer de manipuler et de détourner l’attention”, insistant sur la “mauvaise décision” prise par le royaume. “Il est préférable d’avoir un lieu d’échange que de ne pas en avoir”, a cependant défendu le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, lors d’une conférence de presse à Washington, “même si nos opinions divergent, et qu’il y en a parfois que nous ne comprenons pas, cela reste un bon format de discussion”.

Poutine viendra-t-il à Bali ?

La secrétaire d’Etat au Trésor, Janet Yellen, a pour sa part estimé lors d’une table ronde que “le G20 reste un groupe qui obtient de bons résultats, même si la situation de la Chine et de la Russie rend son fonctionnement plus difficile”. Alors que le prochain sommet du G20 en novembre doit cette fois rassembler les chefs d’Etat et de gouvernement, le président américain Joe Biden a affirmé mardi n’avoir “pas l’intention” de rencontrer Vladimir Poutine, dont la présence à ce rassemblement à Bali est encore très incertaine en raison du contexte international.

Devant les blocages persistants et à défaut d’obtenir un consensus au sein du G20, “le G7 a un vrai rôle à jouer”, a dit le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire mercredi au cours d’une réunion des sept démocraties les plus développées à Washington mais que le ministre français suivait depuis la France. Le G7 a tenté à cette occasion d’avancer sur la proposition d’un plafonnement des prix du pétrole russe, et continue de discuter sur les mécanismes nécessaires à la mise en place effective du plafonnement.

“On doit se mettre d’accord sur les détails du projet, le prix et les modalités de contrôle. On doit aussi travailler avec les pays susceptibles de coopérer avec nous”, a affirmé la source proche des discussions, se félicitant du fait que “la mesure a déjà un impact sur les prix du pétrole russe”.

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