Le déficit public 2009 de la Grèce revu en hausse à 15,4%

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Le déficit public de la Grèce pour l’année 2009 a été revu en hausse lundi pour la quatrième fois, à 15,4% de son Produit intérieur brut (PIB) soit le niveau plus élevé de toute l’Union européenne, selon des données publiées par l’office européen des statistiques Eurostat.

Dans une précédente estimation en avril, Eurostat avait estimé le déficit grec à 13,6%, mais prévenu que le chiffre risquait d’être encore modifié.

Eurostat a aussi nettement revu ses estimations pour les années précédentes: le déficit passe de 7,7% à 9,4% du PIB pour 2008, de 5,1% à 6,4% pour 2007 et de 3,6% à 5,7% pour 2006.

Ces révisions à la hausse étaient attendues. Le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, avait d’ailleurs prévenu mi-octobre qu’Athènes risquait de devoir en conséquence adopter de nouvelles mesures d’austérité budgétaire pour tenir ses objectifs de déficit pour 2011.

Les erreurs sur les chiffres budgétaires grecs ont été à l’origine de la crise de la dette qui a secoué en début d’année la zone euro et continue de se traduire par une méfiance des marchés envers des pays jugés fragiles comme l’Irlande.

Le gouvernement socialiste grec, après être arrivé au pouvoir fin 2009, avait une première fois annoncé un doublement de la prévision nationale de déficit public pour 2009 à 12,7%.

Cela avait déclenché une crise de défiance sur les marchés financiers ayant obligé le pays à recourir au printemps à l’aide de l’UE et du FMI.

Athènes avait ensuite à nouveau modifié début 2010 son évaluation en la portant à 12,9% du PIB, et Eurostat l’avait de nouveau relevé en avril.

La révision de lundi devrait toutefois être la dernière: dans son communiqué, Eurostat indique avoir “levé sa réserve sur les données grecques”.

“Eurostat et l’office statistique grec ont clarifié, au cours d’une série de visites méthodologiques, toutes les questions soulevées lors de la dernière réserve”, assure-t-il.

A titre de comparaison, la Grèce accusait en 2009 le plus fort déficit de l’UE, suivie de l’Irlande (14,4% du PIB), du Royaume-Uni (11,4%), de l’Espagne (11,1%), de la Lettonie (10,2%) et du Portugal (9,3%).

L’ensemble de la zone euro affichait l’an passé un déficit de 6,3% et l’Union européenne un déficit de 6,8%.

Eurostat a aussi relevé ses estimations de dette publique pour

Athènes comparé à avril, de 115,1% à 126,8% du PIB pour 2009, de 99,2% à 110,3% pour 2008, de 95,7% à 105% pour 2007 et de 97,8% à 106,1% pour 2006.

Là encore, la Grèce était en 2009 le plus mauvais élève de l’UE, devant l’Italie (116% du PIB), la Belgique (96,2%), la Hongrie (78,4%), la France (78,1%) et le Portugal (76,1%). Pour l’ensemble de la zone euro, la dette atteint 79,2% et dans l’UE 74%.

Le Pacte de stabilité et de croissance qui lie les pays de la zone euro limite en principe les déficits publics à 3% du PIB, et la dette à 60%.

Trends.be avec Belga

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