Le coût du vieillissement représentera 13% du PIB en 2060, soit 2,1% de moins que prévu

© istock

Grâce aux réformes des pensions entreprises par le gouvernement Michel, le coût du vieillissement en Belgique, estimé actuellement à 11,8% du produit intérieur brut (PIB), devrait en représenter 13% en 2060, soit 2,1% de moins que les 15,1% calculés si aucune réforme n’avait été entreprise, ressort-il mardi de l’actualisation du rapport de l'”Ageing Working Group 2015″ réalisée par le Bureau fédéral du Plan à l’attention de la Commission européenne.

Cette actualisation prend en compte les réformes des pensions déjà adoptées par le gouvernement ainsi que d’autres en matière d’emploi, telles que celles du chômage avec complément d’entreprise, ce qui n’était pas le cas dans le premier rapport, datant du mois d’avril.

Les conclusions diffèrent par ailleurs de celles du Comité d’étude sur le vieillissement du Bureau fédéral du Plan publiées en juillet dernier et qui faisaient état d’un coût des pensions équivalent à 10,4% du PIB actuellement et à 12,6% en 2060. Cela s’explique par une définition du concept de pension différentes et d’autres scénarios, notamment en ce qui concerne la démographie, entre ce Comité (niveau national) et l’Ageing Working Group (niveau européen).

Le coût du vieillissement continuera donc à progresser mais de façon beaucoup plus modérée. Les réformes en matière de pensions permettront à elles seules une réduction du coût du vieillissement de 1,6% du PIB en 2060, souligne le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine (MR), qui insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de diminuer le niveau des pensions. Le montant de celles-ci devrait même croître à l’horizon 2060, assure-t-il.

Le nombre de pensionnés va, lui, diminuer dans le futur. “En moyenne, chacun travaillera un peu plus longtemps et partira un peu plus tard à la pension”, résume M. Bacquelaine, pour qui “les réformes garantissent également la soutenabilité sociale de notre régime de retraite”.

“Le saut d’index a également eu un impact positif sur le coût budgétaire des pensions”, confie Philippe Donnay, Commissaire au Plan. Cela a en effet eu une conséquence sur le montant des allocations sociales. D’autres facteurs, tel que le remplacement partiel du nombre de fonctionnaires, dont les pensions sont plus élevées, ont aussi influencé positivement ce coût budgétaire.

S’agissant des effets macro-économiques, d’après le Bureau fédéral du Plan, le niveau d’emploi va augmenter de 4,6% par rapport aux projections, calculées en avril, qui n’intégraient pas les réformes. La productivité baissera, elle, de 0,3% et le niveau du PIB augmentera de 4,3%.

Ces réformes permettront en outre d’améliorer l’objectif budgétaire à moyen terme de la Belgique, qui est actuellement fixé à 0,75% du PIB (surplus structurel), soit le plus élevé de l’Union européenne. Ceci s’explique par la nécessité pour notre pays de dégager un surplus budgétaire afin de faire face à l’important coût du vieillissement et à un taux d’endettement élevé.

D’après Philippe Donnay, “le coût du vieillissement est désormais maîtrisable. Mais il faut les réformes qui l’accompagnent…”.

Partner Content