Le coût des catastrophes naturelles a septuplé l’an dernier

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Les catastrophes naturelles ont représenté un coût pour les assureurs de près de 2,8 milliards d’euros en Belgique l’an dernier, ressort-il du rapport annuel de la fédération sectorielle Assuralia. En 2020 et 2019, la perte avait respectivement avoisiné les 369 millions et 337 millions d’euros.

Les graves inondations de l’été dernier ont entraîné plus de 74.000 demandes d’indemnisation de la part des victimes à travers le pays. Les assureurs ont déjà versé plus d’un milliard d’euros aux victimes de la catastrophe et plus de 60% des dossiers ont été administrativement clos. Assuralia s’attend également à un nombre élevé de demandes d’indemnisation à la suite des récentes tempêtes Eunice et Franklin.

En 2021, la fédération sectorielle a comptabilisé un total de 85.888 sinistres dus à des inondations. Leur coût moyen s’élève à près de 30.000 euros et le coût total à plus de 2,57 milliards d’euros. Un an plus tôt, on comptait encore 4.206 cas de dommages dus aux inondations, pour des valeurs totale et moyenne de 16,2 millions et 3.856 euros. En 2019, il y en avait eu encore moins : 3.038 sinistres liés aux inondations, pour une charge totale de 14,3 millions d’euros.

2021 doit servir d’avertissement pour les assurances incendie et les catastrophes naturelles“, met en garde Hein Lannoy, CEO d’Assuralia. “Le monde a changé et nous devons réfléchir conjointement avec les autorités à une solution durable pour continuer à couvrir ces risques dans le futur, moyennant une prime acceptable pour les assurés. Outre la prise en charge du risque climatique, garantir une pension décente et offrir des couvertures soins de santé étendues est également une nécessité. Là aussi, le secteur de l’assurance a un rôle important à jouer.”

Le secteur belge de l’assurance a rebondi prudemment l’année dernière après la crise du coronavirus et son impact sur l’économie mondiale. Selon une première estimation d’Assuralia, l’encaissement global des primes générales s’est élevé à 30,1 milliards d’euros en 2021, soit une hausse de 5,6% par rapport à l’année précédente. L’encaissement des assurances-vie individuelles à taux garanti (ce qu’on appelle les assurances de la branche 21) a présenté l’an dernier une baisse de 4%, à 5,7 milliards d’euros, détaille encore Assuralia dans son rapport annuel. Au cours de la période 2003-2012, cet encaissement atteignait encore chaque année plus de 11 milliards. Le relèvement de la taxe sur la prime à 2% en 2013, conjugué à la faiblesse persistante des taux d’intérêt, a cependant entraîné un recul de la demande.

L’encaissement des assurances-vie de la branche 23, qui sont liées à des fonds d’investissement, a par contre enregistré en 2021 une nouvelle hausse de 21,6%, pour s’établir à 3,8 milliards d’euros. La faiblesse des taux d’intérêt et la bonne tenue des marchés boursiers ont eu un impact positif sur cet encaissement, explique la fédération sectorielle. L’encaissement des assurances de groupe demeure, pour sa part, stable, avec une hausse de 2%. Le développement des pensions complémentaires dépendra fortement d’un cadre législatif et fiscal stable, estime Assuralia.

Enfin, l’encaissement pour la branche ‘non-vie’ a progressé de 6% en 2021, contre 0,8% un an plus tôt, et s’élève à 13,7 milliards d’euros. Si l’on tient compte de l’inflation, qui s’élève à près de 2,5%, l’encaissement pour les assurances dommages a présenté l’an dernier une progression de 3,5% en termes réels.

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