Le commerce mondial des marchandises a un coup dans l’aile

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Le commerce de marchandises du G20 recule pour la première fois en deux ans au cours de ce troisième trimestre. Et du côté des services, la croissance continue de ralentir.

Selon les dernières statistiques de l’OCDE, au troisième trimestre de cette année, le commerce de marchandises du G20 a reculé pour la première fois depuis deux ans. Attention, il s’agit du commerce “en valeur”, c’est-à-dire des montants non corrigés de l’inflation qui sont payés pour importer ou exporter des marchandises. Mesurées en dollars courants, les exportations et les importations en valeur se sont donc contractées, par rapport à leur niveau du deuxième trimestre, de 1.3 % et de 1.1 %, respectivement.

Cette baisse reflète le ralentissement de la demande mondiale, mais aussi la baisse des prix des matières premières.

“La chute des cours du pétrole a affaibli les exportations de marchandises en Amérique du Nord, les États-Unis et le Mexique enregistrant une croissance positive, mais plus lente qu’au cours des trimestres précédents”, observe l’OCDE, qui ajoute que dans l’Union européenne, les exportations et importations de marchandises ont reculé de 1.5 % et 0.7 % respectivement.

Un point remarquable concernant le Brexit : la difficulté du Royaume-Uni à importer des marchandises, sans doute en raison d’un mauvais mélange de raisons liées au pouvoir d’achat, au faible investissement des entreprises, au climat politique et aux difficultés douanières : dans ce pays, les exportations ont augmenté de 0.8 %, tandis que les importations ont plongé de 9.9 % !

Dans l’Union européenne, l’Allemagne, pays qui intéresse particulièrement la Belgique, montre des signes de faiblesse, accusant une baisse de 2,3 % de ses exportations.

Le commerce de marchandises est resté faible en Asie de l’Est, malgré l’augmentation des ventes de produits électroniques et de machines. Les exportations chinoises n’ont augmenté “que” de 0,7 % après avoir affiché une baisse de 0,4 % au deuxième trimestre. Pékin ne fait pas vraiment beaucoup mieux du côté des services, qui affichent certes d’un trimestre à l’autre une hausse de 4,5 %, mais après avoir baissé de 5,4 % au deuxième trimestre.

Pas de conclusions hâtives

En général, pour l’ensemble des pays du G20, le commerce dans le secteur des services est cependant en meilleure position que dans celui des marchandises. Dans les services, la croissance des exportations s’est stabilisée à 0.3 % et les importations ont augmenté de 1.7 %. Mais ces chiffres reflètent une baisse de dynamique : au deuxième trimestre, les exportations avaient augmenté de 1,3 % et les importations de 2,3 %. Ce ralentissement est toutefois dû à diverses causes, économique (comme la faiblesse de la croissance mondiale), mais aussi technique : “la baisse des frais de port (a) pesé sur la valeur des services de transport dans de nombreuses économies du G20”, souligne l’OCDE.

Le chef statisticien de l’OCDE, Paul Schreyer, ne tire pas de conclusions hâtives de ces chiffres, mais il observe que le renversement de tendance du côté du commerce des marchandises n’est pas anodin. “Il est trop tôt pour tirer des conclusions concrètes, mais cette dernière évolution du commerce de marchandises du G20 mérite d’être surveillée de plus près alors que l’économie mondiale est confrontée à de multiples vents contraires, notamment le resserrement monétaire, la baisse des prix des matières premières et le ralentissement de la demande”, dit-il.

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