Sous le slogan ” Des mentors pour des patrons plus forts ! “, la Région wallonne met en place un dispositif d’accompagnement de la croissance des jeunes entreprises.
Les solutions les plus efficaces ne sont pas forcément les plus coûteuses. Elles sont même parfois totalement gratuites. C’est le pari que fait la Région wallonne, en lançant, via la Sowalfin, un dispositif visant à encourager le mentorat dans les entreprises en croissance. Le principe est simple : des managers chevronnés apportent un “accompagnement bienveillant” à de jeunes entrepreneurs, désireux de faire grandir leur société. Le ministre de l’économie, Willy Borsus (MR), insiste sur cet objectif de croissance. “Nos entreprises sont en moyenne plus petites que celles du nord du pays (9,1 ETP contre 11,8), explique-t-il. Si nous parvenons à les aider à croître et à franchir de nouveaux paliers -et de nombreuses entreprises ont un vrai potentiel-, nous aurons un impact important sur l’activité économique et l’emploi en Wallonie.”
Il est convaincu que l’appui d’un mentor peut aider les jeunes entrepreneurs à dépasser la crainte de perdre la maîtrise de l’outil et accélérer ainsi la croissance de leur société. Il ne s’agit pas de prendre la place des consultants ou intermédiaires spécialisés, mais d’initier des relations de confiance entre deux individus. Une sorte de sas dans lequel l’entrepreneur peut, en toute confidentialité, partager ses doutes et ses espoirs avec un interlocuteur qui “est passé par là”. Pas pour recevoir une hypothétique recette-miracle mais pour déterminer la sienne en ayant bien pesé les avantages et les inconvénients. “Le mentor ne doit pas imposer ses propres choix mais aider le mentoré à faire les siens, l’amener sur le chemin de la décision, précise Jean-Pierre Di Bartolomeo, président du comité de direction de la Sowalfin. Il s’agit d’un dialogue d’égal à égal, sans attitude condescendante.” “Le coeur du succès, c’est la relation personnelle, la confiance entre le mentor et le mentoré”, renchérit Karl Adams, membre du comité de direction de la Sowalfin.
La Sowalfin pourra s’appuyer sur le réseau Entreprendre et sur les Chambres de commerce afin de composer les binômes les plus pertinents. A terme, une grande plateforme du mentorat devrait s’organiser à cette fin. Idéalement, le mentoré aura déjà une petite expérience de trois ans, il disposera d’un vrai pouvoir de décision au sein de l’entreprise. Celle-ci devra en outre déjà employer au moins 3 personnes et réaliser un chiffre d’affaires de 500.000 euros. Nous ne sommes pas ici dans de l’aide au lancement mais clairement dans une optique d’accélérer la croissance des sociétés avec un beau potentiel. Le mentoré et le mentor ne seront a priori pas actifs dans le même secteur, afin que leurs relations ne soient pas viciées par la problématique potentielle d’intéressement financier à l’activité de l’autre. “Mais nous resterons souples avec les critères”, assure Karl Adams.
La relation mentorale s’étalera sur 12 à 18 mois, période pendant laquelle les deux parties échangeront au moins une fois par mois. Le mentor ne sera pas rémunéré pour son action. Quelles pourraient donc être ses motivations ? “Beaucoup sont enthousiastes à l’idée de retrouver un vent de fraîcheur en participant à une aventure de croissance, de donner comme ils ont pu recevoir il y a quelques années”, répond Karl Adams. Damien de Dorlodot, administrateur délégué de Decube et président du réseau Entreprendre Wallonie grâce auquel il accompagne régulièrement de jeunes entrepreneurs, abonde dans le même sens. Je leur transmets mon expérience, notamment pour la bonne gouvernance d’une entreprise en croissance, dit-il. Mais je reçois en retour une connaissance de ces jeunes entrepreneurs, de la manière dont ils pensent et dont ils agissent. C’est très utile pour le mentor. Nous sommes vraiment dans une relation de réciprocité.”
Infos : www.mentoratentrepreneurial.sowalfin.be