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“La nature profonde de l’écologisme”

Les partis et groupements écolos bénéficient d’un avantage considérable. Il s’agit de la confusion que le public fait, couramment, entre “l’écologie” et “l’écologisme”.

L’écologie est la science de la nature et, par extension, ce terme évoque la protection de celle-ci. Se montrer favorable à la défense de la nature est, pour la quasi-totalité des gens, une attitude sympathique et, à vrai dire, il doit être difficile de trouver des personnes qui, consciemment, trouvent positif de nuire à la faune et à la flore, de polluer les rivières, de mettre le feu à l’Amazonie ou de massacrer les dauphins. Les organisations écologistes s’approprient ainsi aisément un combat qui est en réalité commun à la quasi-totalité de l’humanité : défendre l’environnement dans lequel nous vivons.

Mais, d’un point de vue doctrinal, les partis écolos, avec les nuances qui sont les leurs suivant les pays et parfois les régions (Ecolo et Groen n’ont pas exactement le même programme), ne proposent évidemment pas un programme d'” écologie “, mais d'” écologisme “, une doctrine politique qui va bien au-delà de l’interdiction de saccager les parterres de bégonias dans les parcs publics.

Dans un récent ouvrage polémique, Drieu Godefridi a posé la question ” L’écologisme, nouveau totalitarisme ? “. A voir les réactions injurieuses et les menaces diverses que l’auteur a reçues de partisans écologistes, on trouverait aisément un argument pour répondre par l’affirmative. L’auteur cite différents théoriciens de l’écologisme qui, suivant le cas, affirment tranquillement qu’il convient de ” renoncer aux libertés individuelles et à la démocratie, des réalités incompatibles avec la lutte contre les émissions de CO2 ” (François-Marie Brion) ou prônent de mentir aux masses pour leur faire suffisamment peur afin qu’elles suivent les doctrines écologistes (Hans Jonas).

Cela permet assurément d’affirmer que certains penseurs écologistes ont des conceptions totalitaires, dangereuses pour les libertés, mais peut-être pas encore d’affirmer que l’écologisme comme tel est d’essence totalitaire. En revanche, si l’on compare les propositions des partis écologistes en Europe, il faut constater que leurs propositions actuelles ne visent en tout cas pas à la création directe d’un Etat totalitaire, et ce malgré l’utilisation quasi permanente, qui est plutôt propre aux mouvements religieux, de concepts comme ” la fin du monde ” qui résulterait d’un réchauffement climatique excessif.

En revanche, les mouvements écologistes se caractérisent par la promotion de mesures à prendre par des gouvernements, et donc des mesures de contraintes, touchant à la quasi-totalité des aspects de la vie courante de la population. Ils s’attaquent aux moyens de circulation les plus courants, en particulier la voiture individuelle. Ils lui préfèrent la circulation par des transports en commun, appartenant ou contrôlés par l’autorité, ou à vélo, comme en Corée du Nord ou dans la Chine d’il y a 30 ans. Ils remettent en cause les voyages en avion, touchant ainsi aux habitudes de vacances d’une partie majoritaire de la population. Ils se préoccupent de l’assiette de chacun, en prenant, doucement, mais certainement, la voie d’une interdiction ou d’une réduction sensible de la viande, tandis qu’ils sont ultra-présents dans la réglementation ou la taxation des boissons, et dans le combat contre les emballages de toute sorte.

Par nature, les propositions qu’ils formulent étant très coûteuses, ils sont systématiquement favorables à l’augmentation des impôts, et pas seulement d’écotaxes autodestructrices puisqu’elles visent à changer des comportements. Ils se préoccupent depuis toujours du contenu de votre poubelle et de votre manière de vous chauffer. Ils n’aiment pas l’industrie textile, qui favorise évidemment les achats de quantités de vêtements, rapidement remplacés et, lorsqu’ils sont en coton, grands consommateurs d’eau. Ils veulent avoir leur mot à dire sur tous les modes d’énergies utilisées, et sur votre habitat. Ils n’aiment pas les villas quatre façades, veulent de préférence rassembler les logements, comme dans la Roumanie de Ceausescu, dans des villes et des villages pour éviter le mitage des paysages.

Si tout cela paraît partir de bonnes intentions, le fait est que les mesures qu’ils favorisent, certes sans toujours vouloir les rendre obligatoires immédiatement, visent à l’organisation centralisée de la plupart des aspects de la vie de chaque personne. Que l’on appelle cela ” totalitaire ” ou non, c’est en tout cas une des doctrines à terme les plus dangereuses pour les libertés individuelles.

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