La maladresse française dans le dossier des F-16

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Charles Michel persiste : il entend maintenir l’offre française – celle de l’avion du groupe Dassault, le Rafale – dans la course pour remplacer le vénérable F-16.

Décision à l’automne. C’est le maximum qu’il puisse faire pour Dassault et c’est même trop. Le gouvernement français et Dassault ont fait le choix hasardeux de refuser de participer à l’appel d’offres du gouvernement (34 appareils) tout en maintenant leur proposition.

En mars 2017, le gouvernement s’était accordé en faveur d’une procédure ” transparente ” avec un appel d’offres publié sur le Web. Seuls deux pays ont répondu au RFGP (Request for Governemental Proposal) : le Royaume-Uni avec l’Eurofighter, et les Etats-Unis avec le Lockheed Martin F-35. Cette procédure permet de mieux comparer les offres. Elle cherche surtout à éviter les errements du passé. Plusieurs commandes militaires ont terminé en justice pour corruption, comme lors de l’affaire des hélicoptères Agusta ou de celle des équi-pements électroniques F-16 de Dassault, toutes deux jugées en 1998. Serge Dassault avait alors été condamné à deux ans avec sursis. Et en 2005, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé son procès inéquitable.

L’argument de Dassault est que le RFGP n’est pas un vrai appel d’offres (ce qui est exact) et qu’il n’y a pas de souci juridique à abandonner la procédure (ce qui est sans doute vrai). En outre, la France propose un partenariat stratégique plus large, dépassant le dossier des F-16. Un coup de poker… qui ne peut marcher que s’il séduit tous les partis de la majorité. Et ce n’est pas l’impression donnée par la récente sortie agressive de Bart De Wever à la VRT : ” 3,4 milliards pour un appareil qui permet de ne rien faire, cela n’a aucun sens “. Elle fait écho au ministre de la Défense, Steve Vandeput (N-VA), qui a plusieurs fois indiqué que Dassault était hors procédure et ne pouvait être pris en considération. Le gouvernement devra donc choisir entre les deux offres de la procédure ou surseoir, une fois de plus.

34 F-16 en fin de vie doivent être remplacés, un marché initialement évalué à 3,6 milliards d’euros.

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