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La justice n’est pas un show télévisé et tôt ou tard, Carlos Ghosn devra comparaître devant de vrais juges et pas des journalistes

Je me demande pourquoi certaines personnes paient encore un abonnement mensuel pour voir des films le soir à la maison… Je pose la question, car l’actualité est gratuite et il n’y a qu’à lire les médias pour avoir des frissons ou s’esclaffer de rire.

Les frissons, on les a avec les Iraniens qui ont riposté aux Américains mais de manière à ne pas trop provoquer les Américains et éviter ainsi une escalade dans laquelle, ils seraient les premiers perdants. Pour le moment, les experts (ou soi-disant experts) qui ont crié à la IIIème guerre mondiale en sont encore pour leurs frais. Espérons que cela va durer !

Quant au sourire, il suffisait de regarder hier sur You Tube la totalité de la conférence de presse de Carlos Ghosn à Beyrouth pour se dire qu’il y a des gens qui décidément ne changent pas. Comme vous le savez, Carlos Ghosn est l’ancien patron du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi. Il est devenu, en 2018, le prisonnier le plus célèbre du monde car la justice japonaise l’a enfermé sur la base de détournements de fonds de l’entreprise Nissan à son profit. Le 30 décembre dernier, il a fait la UNE de tous les médias car il a réussi à s’enfuir du Japon (personne ne sait exactement comment) pour se réfugier au Liban, pays dont il a aussi la nationalité.

Durant une conférence de presse de 2h30, Carlos Ghosn a voulu jouer la transparence. D’abord ses cheveux étaient gris, alors qu’à 65 ans, il affichait jusqu’ici des cheveux d’un noir de jais assez étonnant. Sans doute que ses experts en communication lui ont dit de montrer la vraie couleur de ses cheveux pour être en phase avec ses déclarations supposées refléter la vérité, sa vérité.

Carlos Ghosn a surtout cherché à démontrer aux 150 journalistes présents que les accusations de la justice japonaise ne tenaient pas debout, que c’était le résultat d’un complot contre Renault, qui prenait trop de place par rapport à Nissan dans le cadre de leur alliance, et que les Japonais ont cherché à affaiblir le patron du groupe, c’est-à-dire lui, pour affaiblir indirectement Renault. Ghosn a aussi expliqué qu’il n’était pas un homme d’argent, sinon comment expliquer dit-il qu’en 2009, il a refusé une offre de GM qui lui proposait le double de son salaire ?

Mais s’il a accepté de ne plus teindre ses cheveux, Carlos Ghosn n’est pas devenu non plus quelqu’un d’humble après un an d’emprisonnement au Japon. Il a par exemple comparé modestement sa détention surprise à l’attaque de Pearl Harbour par les Japonais, qui avait pris de court les Américains.

Par ailleurs, la conférence de presse était à l’image du globe-trotter qu’est Carlos Ghosn, il a répondu avec fierté aux questions des journalistes en anglais, en français, en arabe et en portugais. Mais bon, la justice n’est pas un show télévisé et tôt ou tard, il devra comparaître devant de vrais juges et pas des journalistes. Là, cela sera une autre histoire !

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