‘La hausse des accises sur l’alcool rate sa cible’

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La hausse des accises sur les boissons alcoolisées, qui est entrée en vigueur en novembre, rate sa cible, estime jeudi Vinum Et Spiritus, la fédération du vin et des boissons distillées, qui fait état d’une baisse “drastique” du chiffre d’affaires du secteur.

Selon Vinum Et Spiritus, les accises sur l’alcool ont rapporté, en janvier, quelque 53 millions d’euros, soit 600.000 euros de plus qu’en janvier 2015 alors que le gouvernement misait sur un revenu supplémentaire de 15 millions d’euros par mois.

Par contre, le chiffre d’affaires du secteur recule, parfois de 10 à 15% dans le commerce de détail et même jusqu’à 50% chez les grossistes, selon les premières estimations.

“Ces chiffres sont inquiétants pour l’ensemble de l’industrie. Nous sommes dès lors partisans d’une fiscalité équilibrée qui ne pousse pas le consommateur belge à aller s’approvisionner à l’étranger, et notamment au Luxembourg. Nous demandons aux autorités de chercher, ensemble, une solution réaliste”, a déclaré le directeur général de la fédération, Geert Van Lerberghe.

“Une analyse sur la base d’un seul mois n’a pas de sens”

Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, a jugé vendredi prématurées les conclusions de la fédération du secteur des vins et spiritueux à propos de la hausse des accises sur ces produits.

L’analyse est tronquée, d’après le ministre. Bon nombre de commerces se sont préparés à la hausse des accises, décidée dans le cadre du tax shift, pour s’approvisionner en octobre et proposer trois fois plus de boissons alcoolisées à leurs clients. A la fin de l’année passée, les ventes ont donc augmenté et les stocks n’étaient sans doute pas épuisés début 2016.

“Procéder à une analyse sur la base d’un seul mois n’a pas de sens”, estime M. Van Overtveldt. Le ministre fait par ailleurs remarquer que les recettes 2015 se sont élevées à 39,8 millions d’euros au lieu des 37,5 millions attendus.

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