La Grèce veut s’en sortir seule

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Le chef de la banque centrale grecque estime que le scénario d’une aide extérieure “ne deviendra pas une réalité”. Mais si une telle aide devait être nécessaire, elle viendrait bel et bien de l’UE, a affirmé Nicolas Sarkozy.

Le chef de la banque centrale grecque, Georges Provopoulos, s’est dit convaincu que son pays parviendra à sortir par ses propres moyens de la crise budgétaire qu’il connaît, dans une interview au Financial Times Deutschland (FTD) paru lundi.

“Un scénario où une aide (extérieure) serait nécessaire ne deviendra pas une réalité”, a-t-il déclaré, en insistant sur les mesures “courageuses” prises par le gouvernement pour réduire l’endettement, en référence aux nouvelles mesures d’austérité adoptées vendredi par le Parlement qui visent des économies de 4,8 milliards d’euros.

En outre, l’émission obligataire à dix ans émise la semaine dernière a rencontré un vif succès et “prouvé que le gouvernement (était) en mesure de rassembler sur les marchés les sommes recherchées” pour juguler sa crise, a estimé M. Provopoulos. La Grèce a levé 5 milliards d’euros à un taux d’intérêt de 6,3%, lors d’une émission obligataire qui a été sur-souscrite trois fois. En janvier, elle avait déjà levé 8 milliards d’euros, à un taux de 6,1%.

M. Provopoulos a concédé que cet argent avait été obtenu “à un prix assez fort” et que ce ne serait pas tenable à long terme mais selon lui les coûts baisseront en cas de nouvel emprunt: “A partir de maintenant, la pression va diminuer”, a dit M. Provopoulos. La Grèce doit mener en 2010 un programme d’emprunt de quelque 54 milliards d’euros.

Si d’aventure la Grèce devait recourir à une aide financière extérieure, M. Provopoulos s’est dit opposé à ce qu’elle vienne du Fonds monétaire international (FMI). “La Grèce fait partie de la famille Euro et si une aide était nécessaire, cela devrait être du ressort de la zone euro”, a-t-il jugé.

C’est aussi ce qu’a affirmé Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre grec Georges Papandreou, qu’il venait de recevoir à l’Elysée. “Je veux être très clair. Si cela était nécessaire, les Etats de la zone euro rempliraient leur engagements. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard”, a assuré M. Sarkozy à l’issue d’un entretien d’une heure avec M. Papandreou. “Le gouvernement grec a donc pris les mesures qu’on attendait de lui. Les Etats de la zone euro doivent désormais être prêts à prendre les leurs (…) La France fera donc le nécessaire”, a-t-il insisté, estimant que “aujourd’hui, la Grèce n’a pas besoin d’un financement”.

Le président français, qui s’était entretenu pendant quarante-cinq minutes avec la chancelière allemande Angela Merkel avant de recevoir M. Papandreou, a assuré que les pays de la zone euro travaillaient “sur un certain nombre de mesures précises” de soutien, mais s’est refusé à les préciser. “Si la Grèce a besoin de nous, nous serons là”, a-t-il assuré.

De son côté, M. Papandreou a fait valoir que la Grèce souhaitait trouver une “solution européenne” à ses difficultés financières et n’envisageait pas pour l’instant de recours au Fonds monétaire international (FMI). “La solution européenne jusqu’à hier ou avant-hier restait très théorique. Après les différentes rencontres que j’ai eues cette semaine (…) j’ai entendu que la volonté politique existait, et pas seulement de la part du président Sarkozy”, a-t-il affirmé.

Trends.be, L’Expansion.com

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