La France n’offre pas aux visiteurs étrangers “toutes les opportunités de consommation” et ses recettes touristiques restent donc “décevantes”, juge un rapport parlementaire français.
Première destination touristique mondiale, la France a atteint en 2018 la fréquentation record de 89,4 millions de visiteurs étrangers.
“Ces bons résultats doivent toutefois être nuancés. Les recettes sont largement en-deçà de leur potentiel”, estime un rapport de la mission d’information sur le Tourisme de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, publié mercredi.
“Avec 55,5 milliards d’euros de recettes tirées de l’activité touristique, la France se situe non plus sur la première marche du podium, mais sur la troisième, loin derrière les États-Unis (180 milliards de dollars en 2017) et talonnant l’Espagne (60 milliards d’euros)”, relèvent les députés Marguerite Deprez-Audebert (parti centriste Modem) et Didier Martin (parti présidentiel LREM).
Les deux rapporteurs de la mission d’information jugent ces recettes touristiques “décevantes”.
Ces dépenses s’élèvent, selon des données de la Banque de France, “en moyenne à 260 euros par visiteur en France, un montant relativement stable depuis 2013”. En outre, elles “profitent essentiellement à certains territoires” et “sont également très concentrées dans le temps” – juillet et août – relèvent les députés.
Ils estiment que la France “n’offre pas aux touristes toutes les opportunités de consommation” et “peine à retenir ses voyageurs: la durée de séjour est globalement faible et stagne. Elle s’établit en 2018 à 6,7 jours, soit le même niveau qu’en 2017”.
Pour favoriser la consommation des touristes, le rapport recommande notamment “d’encourager la création de nouvelles zones touristiques internationales (ZTI) dans les stations et villes touristiques”.
Il préconise aussi d'”étendre le nombre de gares où les commerces peuvent ouvrir le dimanche”, et estime que, pour améliorer la desserte aérienne des territoires, il faut “encourager le développement des aéroports régionaux et engager une stratégie plus offensive en matière de négociation des droits de trafic”.
“Si des efforts considérables en matière de coordination ont été réalisés ces dernières années, le tourisme souffre aujourd’hui d’une organisation administrative encore largement éclatée et d’un portage politique insuffisant”, écrivent les députés français, qui disent “regretter une forme de désengagement de l’État sur ces thématiques”.