La France a des idées pour le yuan

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La ministre française des Finances, dont le pays préside le G20, souhaite passer du “non-système monétaire” international actuel “vers un système qui soit fondé sur plusieurs monnaies internationales”. Notamment le yuan chinois, ce qui pourrait accélérer sa convertibilité

Christine Lagarde, ministre hexagonale des Finances, en présentant ses priorités à quelques jours de la première réunion des ministres des Finances du G20 à Paris, a dit vouloir “accompagner” la “transition vers l’internationalisation de nouvelles monnaies”. Il faut, selon elle, aller du “non-système monétaire” international actuel “vers un système qui soit fondé sur plusieurs monnaies internationales”.

Pour cela, la France entend “réduire le besoin d’accumulation des réserves” de change notamment par les pays émergents, “mieux réguler les flux de capitaux internationaux” et renforcer le rôle des droits de tirage spéciaux (DTS), des actifs internationaux, en intégrant notamment le yuan chinois dans le panier de devises qui les composent.

Christine Lagarde se dit en effet favorable à l’intégration du yuan – même partiellement convertible – au sein du panier des DTS, ce qui pourrait accélérer la convertibilité totale de la monnaie chinoise. “Une fois la convertibilité (du yuan) bien engagée, son intégration dans les DTS pourrait s’accompagner d’un engagement (de Pékin) à une convertibilité totale dans le temps”, a déclaré la ministre française au quotidien financier britannique Financial Times.

Elle se refuse cependant à fixer un calendrier. Cette question sera débattue à l’occasion de la réunion des ministres des Finances du G20 des principaux pays riches et émergents sous présidence française, les 18 et 19 février à Paris.

Actuellement, le panier des DTS, inventé en 1969 pour servir d’actif de réserve international à côté de l’or et du dollar, est restreint à quatre monnaies : dollar, euro, livre et yen. Mais il n’a jamais joué de rôle prépondérant.

La France, qui a pris en novembre la présidence du G20 pour un an, souhaite en faire un élément important d’une réforme du système monétaire international. Le G20 Finances devrait aussi chercher un accord sur une série d’indicateurs pour aider à identifier les grands déséquilibres commerciaux, une question qui divise les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne, avance aussi Christine Lagarde.

“Les jeux ne sont pas faits, conclut-elle. Un consensus doit être trouvé entre les leaders politiques et non entre technocrates ou bureaucrates.” Une première évaluation de pays en fonction de ces lignes directrices devrait être effectuée cette année.

Trends.be, avec Belga

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