La Flandre passe par le privé pour l’installation de radars tronçons
Confier l’installation de radars tronçons à des entreprises privées ne coûte rien à la commune mais peut rapporter gros lorsqu’ils se multiplient. Bonheiden en compte 22 au total!
Depuis le 1er février de cette année, les communes flamandes peuvent sanctionner elles-mêmes les excès de vitesse qualifiés de “légers”, c’est-à-dire de moins de 20 km/h dans des zones où la vitesse est limitée à 30 ou 50 km/h. Le produit des amendes leur revient et peut dès lors être affecté à d’autres besoins en matière de sécurité routière. Mais pour cela, il faut investir au préalable: l’infraction doit en effet avoir été constatée par un appareillage automatique installé aux frais de la commune. Ces dernières étant chroniquement désargentées, le secteur privé s’en est mêlé, proposant aux communes des packages clés en main. Résultat, les installations se multiplient à grande vitesse! La commune périphérique de Leeuw-Saint-Pierre vient ainsi de porter de 3 à 11 le nombre de radars-tronçons sur son territoire mais est largement battue par celle de Bonheiden, située près de Malines, qui en installera d’emblée 22 sur ses 141 kilomètres de voirie communale. “Chaque contrôle de trajet coûtant 180.000 euros, nous aurions dû débourser quelque 4 millions d’euros. Avec cette formule, cela n’en coûte pas un seul,” se félicité Bart Vanmarcke, échevin Open Vld de la localité.
Un consortium, formé des entreprises Trafiroad, Macq Mobility et Intouch prend en effet tout en charge, y compris le know-how et le suivi, et percevra 24 euros par infraction constatée. Le solde, 39 à 139 euros, selon le cas, ira à la commune qui devra tout au plus investir dans un “agent constatateur” et un autre, “sanctionnateur”. Retombée non négligeable, les caméras ne filmant pas que les voitures, la lutte contre la petite délinquance s’en trouvera également renforcée. Reste à voir si c’est réellement pareille société que nous souhaitons.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici