La fin des quotas sucriers représente “un tournant décisif”

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La fin des quotas de sucre, dernier régime de quotas agricoles dans l’Union européenne, représente “un tournant décisif pour le secteur sucrier européen” ainsi que dans la mise en place d’une nouvelle politique agricole commune (PAC) davantage orientée vers le marché, a salué vendredi le commissaire européen en charge de l’Agriculture, Phil Hogan.

Les quotas de sucre, instaurés en 1968, disparaîtront le 1er octobre 2017, après quasi 50 ans d’existence. Avant eux, les quotas laitiers avaient été supprimés le 1er avril 2015 dans l’UE.

La décision de mettre fin aux quotas de sucre remonte à la réforme de 2013 de la PAC. En amont, entre 2006 et 2010, le secteur du sucre avait subi une profonde restructuration et bénéficié d’un financement de 5,4 milliards d’euros, rappelle la Commission. De quoi permettre au secteur sucrier européen de préparer la fin des quotas et d’améliorer sa productivité.

La fin des quotas doit permettre aux producteurs européens d’adapter leur production aux opportunités commerciales réelles, notamment en explorant de nouveaux marchés d’exportation, comme le Proche et le Moyen-Orient et certains pays d’Afrique. “Les producteurs auront désormais la possibilité de développer leurs activités commerciales sur les marchés mondiaux et, avec un soutien adéquat de la Commission européenne (tel que l’observatoire du marché du sucre, qui fournit des informations pertinentes et à jour sur ce marché), ils devraient avoir toutes les chances de réussir”, estime le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan.

La fin des quotas ne signifie pas pour autant la fin des mesures de soutien européennes au secteur du sucre, insiste la Commission européenne. Parmi ces mesures figurent l’imposition de droits élevés pour les importations dans l’UE (en dehors des accords commerciaux préférentiels), la possibilité d’accorder des aides au stockage privé et d’appliquer des mesures de crise ou les aides aux revenus des agriculteurs, sous la forme de paiements directs, éventuellement associées à un “soutien couplé facultatif”.

En outre, la possibilité de négocier collectivement des clauses de partage de la valeur dans les contrats conclus entre les producteurs de betterave et les transformateurs de sucre sera maintenue après la fin des quotas. Ce système permet le cas échéant aux producteur de bénéficier d’un bonus a posteriori si les prix s’avèrent plus élevés qu’attendu initialement.

Reste à voir si la fin des quotas n’entraînera pas une chute des cours alors que le prix moyen du sucre dans l’UE s’est redressé depuis la fin de 2016, avoisinant les 500 euros la tonne. Ce prix moyen est resté stable ces derniers mois mais il devrait progressivement se rapprocher des prix en vigueur sur les marchés internationaux, lesquels sont mis sous pression par les perspectives d’un excédent de sucre au niveau mondial. De plus, la production de betteraves sucrières dans l’UE est attendue en hausse de 20% par rapport à la saison de production 2016-2017, à plus de 20 millions de tonnes. La fin des quotas et une meilleure récolte expliquent ce bond attendu de la production.

L’UE est le premier producteur mondial de sucre de betterave, avec une part d’environ 50%. En parallèle, l’UE importe massivement du sucre de canne brut. L’Union compte environ 145.000 producteurs de betteraves sucrières, les principaux pays producteurs de sucre de betterave étant la France, l’Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas et la Belgique.

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