La Commission pointe les principaux défis socio-économiques de la Belgique

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La Commission européenne a salué mercredi les réformes réalisées par la Belgique tout en pointant une série de manquements et en appelant à s’atteler à la tâche pour rencontrer les importants défis qui se présentent.

L’exécutif communautaire a ainsi mis en exergue les problèmes qu’il convient de résoudre: d’énormes soucis en matière de mobilité, d’importantes inadéquations sur le marché de l’emploi, l’impact du vieillissement sur les finances publiques… La Commission européenne a cerné dans un rapport volumineux les principaux défis socio-économiques qui attendent la Belgique. Elle recommande aux différents gouvernements du pays de profiter du climat économique favorable pour réaliser des réformes importantes.

La Commission européenne reconnait, dans son rapport annuel sur la situation socio-économique, que les réformes structurelles menées ces dernières années par la Belgique ont porté leurs fruits. La compétitivité s’est améliorée et de nouveaux emplois ont été créés. Le pays se porte bien par ailleurs sur le plan social, estime le rapport.

Embouteillages

En revanche, la Belgique n’a réalisé que des “progrès limités” pour résoudre un certain nombre de problèmes pointés du doigt par la Commission depuis des années. C’est le cas de la résorption des files sur les routes du royaume. Selon la Commission, le pays n’a pas suffisamment investi dans son infrastructure de transport. Cumulé aux avantages, qualifiés de “pervers”, en faveur des voitures de société, ce manquement ne fait qu’aggraver les files en Belgique, dénonce la Commission qui se demande par ailleurs si le système “cash for cars” en gestation changera fondamentalement quelque chose à la problématique des files et de la pollution. “La Belgique reste le pays le plus congestionné d’Europe, lorsqu’on observe le nombre d’heures que les gens passent dans la circulation et dans les files, particulièrement aux alentours d’Anvers et Bruxelles. Cela ne s’améliorera certainement pas à court terme, en partie en raison des retards constatés dans d’importants projets d’infrastructure publique”, selon le rapport de quelque 67 pages.

Marché de l’emploi

En ce qui concerne le marché de l’emploi, la Commission européenne estime également qu’il y a du pain sur la planche. En dépit de l’augmentation du nombre d’emplois créés, le taux d’emploi reste bien en-deçà des objectifs européens, et les jeunes, les infra-qualifiés, les âgés et les personnes d’origine immigrée trouvent encore trop difficilement l’accès au marché de l’emploi. Dans le même temps, la Belgique appartient au club des pays affichant le plus grand nombre d’offres d’emploi.

Dette publique

Autre chantier pointé par la Commission, celui de la dette publique, qui reste trop élevée, et celui de l’impact du vieillissement. Des progrès “substantiels” ont été enregistrés avec la réforme des pensions en 2015 et un système de pension à points peut aider à renforcer la soutenabilité des finances publiques, estime l’exécutif. Celui-ci voit par ailleurs encore une marge de manoeuvre pour une gestion renforcée des dépenses publiques, constatant qu’un plafond de dépenses n’est prévu à ce stade que pour les soins de santé.

Impôts des sociétés

Par ailleurs, en dépit de sa réforme, la Commission européenne continue à juger le système d’impôt des sociétés trop complexe, avec trop de niches et d’effets perturbateurs. La Commission regrette également que les revenus des impôts liés à l’environnement restent parmi les plus bas d’Europe. Et, prévient l’exécutif, le manque de mesures anti-abus dans le système d’intérêts notionnels peut faciliter une planification fiscale agressive.

Energie et climat

Enfin, la politique de la Belgique reste insuffisante en matière d’énergie et de climat, pour lutter localement contre la pollution de l’air et les effets des gaz à effet de serre. Il reste beaucoup à faire pour que la Belgique rencontre ses objectifs climatiques pour 2020.

Les autres Etats-membres ont également reçu mercredi leur rapport dans le cadre du Semestre européen. La Commission va à présent discuter de ces rapports au sein de chaque Etat-membre, avec les gouvernements, les parlements, les partenaires sociaux et d’autres acteurs associés. Les Etats-membres ont jusqu’à la mi-avril pour remettre leurs déclarations de politique générale et budgétaire. En mai, la Commission publiera ensuite ses nouvelles recommandations par pays.

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