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La Chine ne veut plus être l’usine du monde mais le cerveau du monde

En cette fin d’année, il faut parfois prendre du recul pour mieux comprendre l’actualité, comme c’est le cas actuellement avec la Chine…

Quelqu’un qui lit rapidement les médias pourrait conclure qu’avec la Chine, cela va mieux puisque les Etats-Unis et la Chine viennent de conclure une trêve dans leur guerre commerciale qui dure depuis 3 ans maintenant. D’ailleurs la Bourse a salué cette trêve et les investisseurs belges en sont également ravis car l’indice Bel 20 termine l’année en beauté, en partie aussi grâce à cette trêve dans la guerre commerciale.

En réalité, la trêve entre les Etats-Unis et la Chine cache momentanément le fait que la Chine, après avoir été pendant des années l’usine du monde, veut maintenant devenir le cerveau du monde! Si vous avez des doutes, faites une recherche sur Google et vous verrez que les deux tiers du gouvernement chinois sont des ingénieurs ; d’ailleurs, le président de la Chine est lui-même chimiste de formation.

Quant à la population, 15% d’entre elle a déjà une formation universitaire, et je souligne que chaque année la Chine forme plus d’ingénieurs que tous les pays occidentaux avancés (OCDE) comme le rappellent Les Echos. Premier constat: la Chine a déjà gagné la mère de toutes les batailles, à savoir la guerre des compétences. Les ambitions de la Chine sont claires: pour 2049, c’est-à-dire pour les 100 ans de la naissance de la République populaire de Chine, ce pays veut occuper la première place en robotique, en technologie de l’information, en aviation et en énergies renouvelables.Et ce n’est pas une chimère ou un délire puisqu’après avoir raté la 2G, la 3G, la Chine est aujourd’hui le pays le plus avancé au monde en matière de 5G. Le rattrapage est impressionnant !

Quand la Chine dit qu’elle ne veut plus être l’usine du monde mais le cerveau du monde, il faut la croire et la craindre. En effet, 50% des dépenses mondiales actuelles en matière de recherche sur l’intelligence artificielle sont réalisées en Chine, les Etats-Unis arrivent en deuxième position seulement. Le danger pour l’Europe est d’être déclassée demain par la Chine dans les domaines qui faisaient sa force auparavant.

La Chine n’a plus de complexe, elle a vu en 2008 que le système capitaliste est fragile et en bon élève, elle a pris les aspects positifs du capitalisme pour moderniser son pays à marche forcée, mais a gardé sa main de fer communiste pour tenir le pays. C’est la force d’un pays non démocratique, il peut aller plus vite car il ne doit pas s’embarrasser de l’avis de ces citoyens. Les Echos donnent un exemple qui en dit plus qu’un long discours : quand la Chine a décidé de lutter contre la pollution, elle a forcé des millions de citoyens chinois à abandonner leur chauffage au charbon. Et peu importe que le gaz ne soit pas encore installé, les millions de Chinois en question ont eu froid. Tant pis pour eux. Voilà comment, la Chine a pu réduire entre 2013 et 2017 d’un tiers le taux de particules fines, mais comme le font remarquer mes confrères du quotidien Les Echos, “quand le ciel se dégage en Chine, il se couvre pour le reste du monde”.

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