La Bulgarie vers l’antichambre de l’euro

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La Bulgarie, qui vient d’assumer la présidence tournante de l’UE, espère lancer au premier semestre 2018 la procédure qui pourrait lui permettre d’adhérer à terme à la zone euro, a annoncé le gouvernement jeudi.

“Nous postulerons probablement pendant le premier semestre auprès de la BCE”, a déclaré le ministre des Finances Vladislav Goranov lors d’une conférence de presse à Sofia, à l’occasion du lancement officiel de la présidence bulgare.

“Nous sommes en entretiens intenses avec la BCE. Nous devons d’abord obtenir une réponse de la BCE qu’elle est prête”, a précisé M. Goranov.

Membre de l’Union européenne depuis 2007, la Bulgarie doit dans un premier temps parvenir à intégrer le système de taux de change ERM2 prévu avant l’adoption de la monnaie unique.

Le mécanisme ERM2 prévoit que l’évolution du taux de la monnaie nationale d’un pays candidat reste dans une fourchette de plus ou moins 15%, pendant deux années précédant l’adoption de l’euro.

Pays le plus pauvre de l’UE, la Bulgarie applique depuis vingt ans un régime d’austérité, le directoire financier, dans le cadre duquel sa devise, le lev, a été rattachée au deutschmark, puis à l’euro à un taux fixe. Ce système lui permet de maintenir des indices macro-économiques stables dont une dette publique (26,8% du PIB) parmi les plus bas d’Europe.

“La Bulgarie a une devise stable, une croissance de 4%, un taux de chômage bas: Nous sommes prêts pour entrer dans la salle d’attente de l’euro”, a assuré le Pemier ministre Boïko Borissov, au cours de la même conférence de presse.

Lors d’une visite en juin dernier à Paris, M. Borissov s’est fait promettre par le président français Emmanuel Macron d'”accompagner les efforts” de la Bulgarie pour “se rapprocher, voire intégrer” la zone euro “une fois que tous les critères seront remplis”.

Selon le ministre des Finances, la Bulgarie répond aux critères formels et “ne constitue aucun risque pour la zone euro”, alors que son adhésion “réduirait les risques pour l’Europe”.

Une adhésion à la zone euro permettrait notamment à la Bulgarie de “plus vite converger avec l’Europe”, ce qui “réduira la pression migratoire” vers l’Europe occidentale, a plaidé M. Goranov.

Malgré un déficit budgétaire de 0% et un taux d’inflation de 1,3%, la Bulgarie a le niveau de vie le plus bas des 28 Etats membres.

Elle a en outre du mal à surmonter une corruption endémique à tous les niveaux

La Bulgarie fait l’objet, avec la Roumanie, d’une surveillance renforcée de Bruxelles sur les progrès, jugés insuffisants, de sa justice contre la corruption.

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