La Belgique a amélioré sa compétitivité mais le bât blesse au niveau de l’e-commerce

"La rigidité de la législation sur le temps de travail et la congestion croissante du trafic nous ont fait manquer le train de l'e-commerce au profit d'entreprises néerlandaises, allemandes et françaises établies juste au-delà de nos frontières", selon la FEB. © GettyImage

Les différentes mesures (saut d’index, modération salariale, tax-shift) prises pour restaurer la compétitivité des entreprises belges leur ont permis de regagner des parts de marché à l’étranger, tout en rendant la Belgique plus attractive pour les investissements étrangers, constate la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) dans une note d’analyse.

Selon l’organisation patronale, le handicap salarial des entreprises belges par rapport à leurs concurrents allemands, français et néerlandais est passé de 16,9% en 2013 à 11,7% en 2018, soit une amélioration de 5,2 points de pour-cent.

Dans le même temps, les entreprises belges en ont profité pour resserrer les prix de leurs produits de 3 à 5% par rapport à leurs concurrents européens et internationaux. “Cette stratégie s’est révélée payante”, constate la FEB. “Après un recul de près de 7% de notre part de marché mondiale entre 2008 et 2013 dans un contexte de dérapage des coûts salariaux, celle-ci a progressé de près de 6% entre 2014 et 2018 grâce à l’amélioration de la compétitivité de nos entreprises. Cette évolution relative de nos parts de marché à l’exportation nous a permis depuis 2008 de laisser la France loin derrière nous, de dépasser l’Allemagne et de nous rapprocher des Pays-Bas.”

Cette amélioration de la compétitivité s’est également traduite par une attractivité accrue pour les investissements directs étrangers. Leur nombre est monté de 170 par an en 2008-2013 à environ 220 en 2014-2018, “un niveau comparable celui de 2004-2007”, poursuit la FEB. Le nombre d’emplois directs créés par ces investissements est également remonté même s’il reste inférieur aux niveaux de la période 2003-2008.

La FEB analyse également la croissance économique de la Belgique depuis 2008 et constate que la performance de notre pays “est loin d’être mauvaise (10,5%)”. “Seule l’Allemagne fait mieux (12,6%). La France et les Pays-Bas sont un peu à la traîne (+10 et +9%).”

En revanche, au cours des quatre dernières années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont enregistré une croissance plus forte que la Belgique. La FEB avance une explication: “la croissance médiocre de l’activité économique en Belgique” dans le commerce, les transports et l’horeca, lesquels pèsent tout de même 18,5% du produit intérieur brut (PIB).

Ces secteurs ont souffert de la vague d’attentats (novembre 2015 et mars 2016) mais pas seulement. “La rigidité de la législation sur le temps de travail et la congestion croissante du trafic nous ont fait manquer le train de l’e-commerce au profit d’entreprises néerlandaises, allemandes et françaises établies juste au-delà de nos frontières”, selon la FEB.

La fédération patronale plaide dès lors pour une poursuite de la résorption du handicap salarial, pour une plus grande flexibilité du marché du travail, d’une amélioration de la mobilité et d’une levée de l’incertitude en matière de transition énergétique, bref pour “une politique de renforcement de la compétitivité”.

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