La Banque centrale européenne (BCE) risque d’être dépassée par l’ampleur de la tâche qui lui incombe, a prévenu dans un entretien publié vendredi Peter Praet, membre de son directoire, se disant aussi favorable à une politique de communication plus ouverte de l’institution.
“La zone euro a été dotée de trop peu d’institutions capables d’agir “, a déclaré le Belge dans cette interview au quotidien allemand Handelsblatt, “et maintenant c’est nous qui en payons le prix, on nous confie de plus en plus de tâches”. “Je n’appellerais pas cela une politisation”, a-t-il ajouté en réponse à une question en ce sens, “mais une possible surcharge”.
La BCE, qui a pris ces dernières années une importance grandissante sur fond de crise en zone euro, va notamment s’atteler à compter du second semestre 2014 à la supervision des banques européennes. “C’est un immense défi”, a reconnu M. Praet. Il s’est également prononcé en faveur d’une politique de communication plus ouverte de l’institution, avec par exemple la publication des protocoles des réunions de son conseil des gouverneurs, sur le modèle de ce que pratique la Fed américaine.
Les spéculations, après chaque décision de politique monétaire, sur les positions respectives des uns et des autres “me confortent dans mon opinion que nous devrons tôt ou tard publier les protocoles” de nos discussions, a-t-il dit. La BCE a déjà amorcé un tournant la semaine dernière en donnant une indication sur l’orientation future de sa politique monétaire, là aussi comme le fait la Fed. “C’est pour nous un changement très significatif dans la communication”, a reconnu M. Praet.