L’Iran augmente sa production pétrolière de 500.000 barils par jour

Représentants des pays de l'OPEP (image d'archive) © Belga Image

Le ministère iranien du Pétrole a ordonné l’augmentation de la production pétrolière du pays de 500.000 barils par jour, a annoncé lundi le chef de l’Organisation nationale iranienne du pétrole (NIOC).

“L’Iran a la capacité d’augmenter sa production de 500.000 barils avec la fin des sanctions et l’ordre a d’ailleurs été donné aujourd’hui d’augmenter cette production”, a déclaré Rokneddine Javadi, cité par le site d’information du ministère du Pétrole.

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Iran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d’un million barils. Téhéran avait annoncé son intention d’augmenter sa production de 500.000 barils par jour avec la levée des sanctions internationales et de 500.000 barils supplémentaires d’ici six mois. L’accord sur le programme nucléaire iranien entré en vigueur samedi a permis aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’annoncer la fin des sanctions imposées à Téhéran, qui touchaient notamment les exportations pétrolières.

“Le principal problème du marché est une surproduction de deux millions de barils par jour qui pousse à la baisse les prix”, a reconnu M. Javadi. Mais il a ajouté : “Si l’Iran n’augmente pas sa production, les pays voisins pourraient augmenter la leur d’ici six mois à un an et prendre les parts de marché de l’Iran”, a-t-il ajouté.

L’Opep entrevoit un début de “rééquilibrage” en 2016

Par ailleurs, l’Opep a indiqué lundi prévoir un début de “rééquilibrage” du marché pétrolier en 2016, la baisse des prix qu’elle a favorisée devant peser sur la production de ses concurrents et contribuer à atténuer l’excédent structurel d’offre.

Après des années de croissance “phénoménale”, la production des pays n’appartenant pas au cartel devrait plonger cette année, note l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son rapport mensuel publié lundi. Cette baisse n’atteindra plus 380.000 barils par jour, comme prévu en décembre, mais près du double, soit 660.000 barils par jour, après des années de croissance de 2 millions, estime l’organisation, selon qui “2016 (…) sera l’année du début du processus de rééquilibrage” du marché. Cette annonce, qui tend à valider la stratégie de l’Arabie saoudite d’inonder le marché pour maintenir ses parts de marché, intervient alors qu’un nombre croissant de pays de l’Opep, souffrant de la chute des prix, souhaitent une baisse de la production du cartel.

Bientôt le baril à 10 dollars?

Le prix du pétrole a chuté de moitié en un an pour s’installer sous la barre des 30 dollars le baril, un seuil jugé improbable il y a encore quelques mois. Pire, Morgan Stanley a mis en garde cette semaine que le dollar américain très fort pourrait faire descendre le baril à 20 dollars. Dans la foulée, Royal Bank of Scotland aperçoit un baril à 16 dollars à l’horizon, faisant la comparaison de l’ambiance morose sur les marchés avec celle qui a précédé l’implosion de Lehman Brothers en 2008. Standard Chartered est d’avis que ces prédictions sont trop optimistes. La banque anglaise se base sur un nouveau report pour dire que le pétrole pourrait même descendre à 10 euros le baril, un niveau plus jamais atteint depuis 2001.

Dans ce contexte, le Nigeria, qui assume la présidence tournante du cartel, a souhaité une réunion extraordinaire de l’Opep “début mars”.

Après avoir culminé à 56,87 millions de barils par jour (mbj), la production non-Opep devrait redescendre à 56,21 mbj cette année, une chute principalement encaissée par les Etats-Unis (-0,38 mbj). La Russie, qui a enregistré une production record de 10.90 mbj en décembre, devrait elle aussi voir celle-ci reculer, selon le rapport. Le marché n’en reste pas mois dans une situation de “surabondance persistante d’offre”, note l’Opep. Excédentaire de près de 2 mbj en 2016, il pourrait toutefois s’équilibrer si le cartel, qui vient de réintégrer l’Indonésie, parvenait à limiter sa production à 31,65 mbj, selon ses projections. L’Opep a produit en moyenne 31,85 mbj l’an passé.

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