L’inquiétude règne toujours concernant la dette grecque

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La Grèce a renoué avec une croissance modeste qui va se poursuivre en 2019, mais les risques d’une détérioration restent importants, selon le FMI, qui doute toujours de la viabilité de la dette grecque à long terme.

L’économie grecque, qui est sortie de la récession en 2017 avec une expansion de 1,7%, devrait croître de 2% cette année et 2,4% en 2019, selon l’examen annuel de l’économie du pays publié mardi par le FMI.

Le fort taux de chômage devrait lentement régresser passant de 21,5% l’année dernière, à 19,9% en 2018 et 18,1% en 2019.

Mais ces progrès font face à des risques importants, souligne le Fonds Monétaire international citant le resserrement des conditions financières, le calendrier politique intérieur et le risque d’une “fatigue des réformes”.

Après la signature en juin d’un accord sur la sortie de la Grèce des programmes d’aide dont elle bénéficie depuis huit ans, “de nombreux administrateurs” du FMI s’inquiètent “de la soutenabilité de la dette à long terme qui reste incertaine”, affirme le Conseil d’administration du Fonds dans un communiqué.

Ces membres de l’instance dirigeante du Fonds ont souligné le besoin de se baser sur “des hypothèses réalistes de projections de croissance et d’objectifs de solde budgétaire”.

L’accord avec les créanciers européens comprend un allègement de la dette d’Athènes (178% du PIB, le niveau le plus élevé en Europe) via des allongements des périodes de remboursement, pour l’aider à assurer sa crédibilité sur les marchés.

Mais dans son rapport de mission, si le FMI reconnaît que les mesures d’allègement d’endettement “réouvrent l’accès” à des financements à moyen terme, l’institution insiste sur le fait que l’amélioration du baromètre d’endettement “sera difficile à maintenir”.

“Sans allègement supplémentaire de la dette, il pourrait être difficile de conserver l’accès au marché à long terme”, prévient à nouveau le FMI.

Les hypothèses économiques divergent toujours en effet entre le FMI et les créanciers européens.

“Nos équipes soutiennent depuis longtemps que la Grèce peut raisonnablement parvenir à un excédent budgétaire (hors service de la dette) de pas plus de 1,5% du PIB avec une croissance annuelle d’environ 1%”. Et cela s’entend “avec de profondes réformes structurelles”, ajoute le FMI.

“En revanche, les institutions européennes croient que la Grèce est capable et devrait maintenir un excédent budgétaire (hors service de la dette) de 2,2% du PIB tout en soutenant une croissance annuelle de 3%”, doute le FMI.

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