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L’impact de la crise sur les nouveau-nés

Etonnant, mais il semble que la crise de 2008 a été aussi nocive pour les nouveau-nés que le tabagisme d’une mère enceinte !

La crise financière dans laquelle nous sommes plongés depuis son éclatement en 2008 a eu évidemment un impact sur l’augmentation du chômage. C’est une évidence et chacun peut le voir autour de soi. Mais les crises ne sont pas seulement des machines à détruire de la richesse ou à créer du chômage, ce sont aussi des machines qui fabriquent du stress à profusion…

Le journal Le Monde a évoqué une étude récente, d’une professeur de finance de l’école de commerce de Copenhague au Danemark. Cette étude démontre que ce stress, lorsqu’il atteint les femmes enceintes, est nocif et a hélas un impact sur les nouveau-nés !

Le site VoxEU.org indique que cette chercheuse, qui est d’origine islandaise, s’est penchée sur les conséquences de la crise de son pays d’origine. Vous vous en souvenez, cette petite île a littéralement vu le cours de sa monnaie plonger de 50%. Quant à son système bancaire, c’est bien simple, il était en faillite et la dette des ménages et le chômage se sont envolés vers les sommets. En clair, l’effondrement de ce pays a été aussi brutal et qu’inattendu.

C’est ce qui a permis à cette chercheuse de comparer les données de naissance des enfants nés, avant la crise, avec celles des bébés dont la mère était enceinte, depuis un à trois mois, au moment de la crise financière.

Et le résultat de cette comparaison est clair : les nouveau-nés islandais issus de la crise pèsent en moyenne 66 grammes de moins. Et ils sont statistiquement plus nombreux à peser moins de 2,5 kg. Quant aux bébés de plus de 4 kg, ils sont également plus rares.

Vu comme cela, l’auditeur pourrait se dire que ces chiffres sont anecdotiques. Mais selon cette chercheuse, pour les bébés les plus fragiles, 66 grammes de différence, c’est quelque chose qui peut être décisif sur l’état de santé général, voire sur sa survie si c’est un prématuré. Il faut se rendre compte que cette différence de poids, qui a l’air minime quand on n’est pas médecin, correspond plus ou moins aux dommages provoqués par le tabagisme de la mère !

Les crises ont non seulement des impacts financiers, mais elles ont aussi des impacts psychologiques et sur la santé des citoyens.

Après, on peut discuter à l’infini de ces résultats, mais ce qu’il importe de garder à l’esprit, c’est que les crises n’ont pas seulement des impacts financiers, elles ont aussi des impacts psychologiques et sur la santé des citoyens.

N’oublions pas qu’en Espagne par exemple, le nombre de divorces avait chuté après la crise, non pas parce que les couples espagnols s’aimaient plus que par le passé, mais parce que le divorce implique un doublement des coûts de la vie quotidienne qu’il est difficile d’assumer en période de crise…

Donc, oui, nous apprenons aujourd’hui par médias interposés que cette crise de 2008 a hélas été aussi nocive au final que le tabac pour les nouveau-nés.

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