L’immigration, ni un boulet, ni un booster

Banque Nationale de Belgique (BNB) © belga

Ah, si la Belgique parvenait à mettre davantage d’immigrés au travail.

Plus de deux ans après la “commande” passée par le ministre des Finances d’alors, le N-VA Johan Van Overtveldt, la Banque nationale de Belgique (BNB) vient de publier son étude sur l’impact de la migration. Elle s’appuie sur les données (jusqu’en 2016) de la Banque Carrefour de la sécurité sociale.

Que montre-t-elle ? D’abord, l’importance de l’immigration : 69,8 % de la population belge sont identifiés comme des natifs, 16,5 % comme des immigrés de la première génération et 13,7 % comme des immigrés de la deuxième génération. On observe une proportion légèrement plus élevée d’immigrés extra-européens que d’immigrés européens, ainsi qu’une grande disparité entre Régions. Les immigrés représentent 71,8% de la population de Bruxelles, 31,1% de la population wallonne et 22,1% de la population flamande.

Pour calculer l’impact de l’immigration sur nos finances publiques, la BNB a tenu compte, d’un côté, de ce que les immigrés paient en taxes et cotisations et, de l’autre, de ce qu’ils reçoivent en pensions ou allocations diverses.

Un immigré de première génération en âge de travailler (20 à 64 ans) apporte ainsi 1.303 euros aux finances publiques, contre 5.739 euros pour un immigré de deuxième génération et 10.571 euros pour un “natif”. Mais si l’on tient compte de tous les âges, un immigré de première génération coûte à l’Etat 1.905 euros par an. En revanche, un immigré de deuxième génération contribue positivement aux finances de l’Etat à hauteur de 784 euros. Soit davantage qu’un “natif” (296 euros). Cependant plus la deuxième génération vieillira, moins elle rapportera…

On le voit, les immigrés de première génération contribuent moins aux finances publiques que la moyenne même si, comme le souligne l’étude, “les individus nés dans des pays de l’UE et récemment établis en Belgique affichent des transferts nets largement supérieurs à la moyenne nationale”. C’est que les immigrés “hors union européenne” affichent un taux d’emploi assez bas et perçoivent des salaires relativement inférieurs. En revanche, les immigrés de deuxième génération affichent, tous âges confondus, une contribution nette supérieure à la moyenne. Essentiellement pour une raison démographique : ils sont plus jeunes et coûtent donc moins cher à l’Etat, en pensions ou soins de santé.

Mauvais élève

Evidemment, la contribution d’un individu aux charges de l’Etat dépend du fait qu’il ait ou non un emploi et de la hauteur de son salaire. Et, ce n’est pas un secret, notre pays est, dans la classe des pays de l’OCDE, un élève particulièrement mauvais dans la mise à l’emploi de la population immigrée.

“En 2019, note la BNB, le taux d’emploi des immigrés extra-européens ne dépassait pas 54 %”, alors qu’il était de 72% pour les natifs.

L’immigration ne se réduit cependant pas à son poids sur les finances publiques. Elle a un impact, positif, sur l’économie en général, en raison de sa contribution à l’activité. La BNB estime ainsi qu’elle dope le PIB de 3,5% et qu’elle contribue à augmenter de 0,7% le revenu net des Belges.

Mais ces contributions à la richesse du pays pourraient être bien plus importantes si nous nous attachions à intégrer davantage la population immigrée sur le marché du travail. C’est sans doute la principale leçon de cette étude.

784 euros

Contribution moyenne annuelle aux finances de l’Etat d’un immigré de deuxième génération, tous âges confondus. Soit davantage qu’un “natif” (296 euros). Un immigré de première génération coûte, lui, 1.905 euros par an à l’Etat.

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