L’explosion du chômage en Europe augmente les risques de troubles sociaux

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La situation du marché du travail n’est guère réjouissante en Europe. Selon l’OIT, au cours des six derniers mois, un million de personnes ont perdu leur emploi dans l’Union européenne. L’OIT met en garde face aux risques de trouble sociaux qui peuvent découler de ce contexte économique.

L’Organisation International du Travail (OIT) annonce des chiffres inquiétants sur le taux de chômage en Europe et l’emploi des jeunes depuis le début de la crise dans un rapport publié à l’occasion de l’ouverture d’une conférence régionale européenne à Oslo. La situation de l’emploi s’est en effet fortement détériorée depuis l’introduction des politiques d’assainissement budgétaire en Europe. Dix millions de personnes supplémentaires sont ainsi sans emploi en Europe par rapport au début de la crise en 2008.

Le taux de chômage dans l’Union européenne (UE) atteignait en février 10,9% et celui de la zone euro un niveau historique de 12%. Plus de 26 millions d’Européens sont actuellement sans emploi. Seuls cinq pays de l’UE sur 27 (Allemagne, Autriche, Hongrie, Luxembourg et Malte) ont des taux d’emploi supérieurs aux niveaux d’avant la crise. Ainsi, ce sont pas moins de dix millions de personnes supplémentaires qui sont sans emploi en Europe par rapport au début de la crise en 2008.

Des pics de 58% et 55% en Grèce et en Espagne

Les jeunes et les travailleurs peu qualifiés sont les plus durement touchés: le chômage des jeunes atteint 23,5% dans l’UE, avec des pics de 58% et 55% en Grèce et en Espagne. Le recours au temps partiel et au travail temporaire a augmenté simultanément, conséquence de l’incertitude pour les entreprises.

Le chômage de longue durée devient par ailleurs un problème structurel pour beaucoup de pays européens. Dans 19 d’entre eux, plus de 40% des demandeurs d’emploi sont actuellement des chômeurs de longue durée (sans travail depuis douze mois ou plus). Le nombre de travailleurs découragés a augmenté de 29% en moyenne par an depuis 2008.

Dans ce contexte, le risque de troubles sociaux est supérieur de 12 points de pourcentage à ce qu’il était avant le déclenchement de la crise et il est plus élevé dans l’UE que dans d’autres régions du monde.
“Les garanties-jeunes peuvent être efficaces pour réduire le chômage et le découragement parmi les jeunes gens”, déclare Azita Berar Awad, Directrice du Département des politiques de l’emploi de l’OIT. Dans le cadre de cette initiative, les Etats membres vont mettre en place des mesures garantissant aux jeunes de moins de 25 ans qu’ils se verront offrir un emploi, une formation continue, un apprentissage ou un stage de bonne qualité dans les quatre mois suivant leur inscription au chômage.

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