L’espoir d’un plan de relance aux Etats-Unis avant l’élection présidentielle s’aménuise
Un accord sur un nouveau plan de soutien à l’économie américaine avant l’élection présidentielle du 3 novembre semble de plus en plus improbable, en raison de positions “très éloignées” entre le gouvernement Trump et l’opposition démocrate.
“Nous continuons de progresser sur certaines questions, (mais) sur certains sujets nous restons très éloignés”, a déclaré mercredi Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, lors d’une conférence virtuelle organisée par le Milken Institute, sans donner davantage de détails.
M. Mnuchin négocie au nom du gouvernement fédéral avec la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi ce plan jugé crucial pour aider les ménages et les petites entreprises affectés par la pandémie de Covid-19.
Selon l’équipe de l’élue démocrate, “l’un des principaux désaccords reste le manque de compréhension de la Maison Blanche du besoin d’une stratégie nationale pour les tests (de Covid-19)”.
Nancy Pelosi “pense que nous pouvons rouvrir notre économie et nos écoles rapidement et sans risque, et les scientifiques sont d’accord sur le fait que nous devons avoir un programme de tests”, a ainsi twitté son porte-parole, Drew Hammill.
Ces déclarations pesaient sur la Bourse qui espérait un accord: le Dow Jones, l’indice financier vedette de Wall Street, perdait 0,51% vers 13H29 (17H29 GMT).
“L’espoir continue de s’estomper sur l’adoption d’un nouveau plan de relance (…) avant l’élection présidentielle américaine”, ont commenté les analystes de Wells Fargo dans une note.
Des patrons de grandes banques américaines ont prévenu mardi et mercredi, lors de la publication de leurs performances financières, que sans nouveau plan de soutien à la croissance, la situation économique pourrait rapidement se dégrader.
“Il y a encore 12 millions de personnes au chômage (…), il y a encore beaucoup de petites entreprises qui ont besoin d’aide. Il est important d’avoir une nouvelle vague d’aides”, a enjoint Jennifer Piepszakr, la directrice financière de JPMorgan Chase, la première banque américaine par actifs.
“A l’avenir, la trajectoire de la reprise économique n’est pas claire alors que l’impact négatif du Covid-19 se poursuit et qu’un nouveau soutien budgétaire n’est pas sûr”, a mis en garde Charlie Scharf, le PDG de Wells Fargo, firme qui octroie au moins un prêt immobilier sur cinq aux Etats-Unis.
– Argent et politique –
La Maison Blanche et ses alliés républicains tentent depuis fin juillet de se mettre d’accord avec les démocrates, en vain.
Cernée par de mauvais sondages, la Maison Blanche semblait, la semaine dernière, vouloir peser de tout son poids pour arracher un compromis.
L’administration Trump avait ainsi fait une offre pour un plan d’aides de 1.800 milliards de dollars, en hausse comparé aux 1.500 proposés initialement. Les démocrates campent eux sur un paquet de mesures évalué à 2.200 milliards de dollars.
Outre les tests, les deux parties se déchirent aussi sur l’enveloppe qui pourrait être allouée aux Etats, ce qui a poussé la Maison Blanche à réclamer des mesures ciblées.
“Il y a des sujets d’argent, il y a aussi des sujets politiques”, a expliqué mercredi Steven Mnuchin.
Le nouveau plan de soutien économique est devenu l’enjeu d’une bataille électorale entre démocrates et républicains, à trois semaines d’une élection particulièrement clivante, chaque parti craignant que l’autre s’attribue le mérite d’un accord.
Les discussions continuent malgré tout. Nancy Pelosi et Steven Mnuchin ont ainsi discuté pendant une heure mercredi matin.
“Nous avons eu une discussion approfondie sur plusieurs sujets”, a assuré le ministre.
Le ton était tout autant cordial du côté de Nancy Pelosi: “En réponse aux propositions envoyées ce week-end, (Steven Mnuchin et Nancy Pelosi) ont passé du temps à clarifier les termes (employés), ce qui était productif”, a expliqué le porte-parole de l’élue démocrate, Drew Hammill, dans un tweet.
Ils doivent se parler de nouveau jeudi, a-t-il souligné.
Un nouveau plan doit succéder à un vaste programme de 2.200 milliards de dollars qui avait été adopté fin mars, avant d’être rallongé de 500 milliards de dollars en avril.
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