L’embargo sur le pétrole russe, un point sensible au sein de l’UE

Le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni (à gauche) discute avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (au centre) et le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton (à droite) avant la réunion hebdomadaire de la Commission européenne au Berlaymont, le siège de la Commission européenne, le 27 avril 2022 à Bruxelles.

Des négociations difficiles se poursuivent dimanche entre les 27 Etats membres de l’UE pour lever les obstacles au projet d’embargo européen sur le pétrole russe freiné par plusieurs Etats membres, notamment la Hongrie.

Les ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles devaient se réunir “à midi”, a indiqué un diplomate européen à l’AFP. Vendredi, ils avaient échoué à trouver un accord sur la mise en oeuvre du 6ème paquet de sanctions contre Moscou présenté mercredi par la Commission européenne. Ce projet prévoit un embargo sur le pétrole russe d’ici à la fin de l’année dont la réalisation soulève des problèmes importants pour certains pays membres.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays dépend fortement de la Russie pour son approvisionnement énergétique, avait durci le ton vendredi matin, estimant que la proposition de Bruxelles portait “atteinte” à l’unité de l’Union européenne.

L’unanimité des Vingt-Sept est requise pour l’adoption des sanctions.

“Il n’y a pas de blocage politique, mais la nécessité de garantir des sources alternatives d’approvisionnement aux pays enclavés dépendant du pétrole russe par oléoduc. Et ce n’est pas chose facile”, a assuré un diplomate européen.

“Il s’agit de nouvelles infrastructures et de changements de technologies, qui supposent non seulement des financements européens, mais des accords entre plusieurs Etats membres. On avance mais ça prend mécaniquement un peu de temps”, a-t-il ajouté.

La proposition soumise mercredi aux Etats membres prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés d’ici à fin 2022.

Une dérogation d’une année jusqu’à la fin 2023 était prévue pour la Hongrie et la Slovaquie, mais elle a été jugée insuffisante. Elle a été portée jusqu’à fin 2024 dans une nouvelle mouture du projet discutée vendredi et la République tchèque se voit également accorder cette possibilité, selon des sources concordantes.

Le travail continue “pour répondre aux inquiétudes en matière de sécurité d’approvisionnement de certains États”, il s’agit de trouver “des mécanismes de solidarité, des solutions et alternatives pragmatiques, ce n’est pas un problème politique”, confirme un autre diplomate.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait annoncé vendredi qu’il convoquerait une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE “la semaine prochaine”, après la “journée de l’Europe” le 9 mai si aucun accord n’était trouvé pendant le week-end.

“Je suis convaincue que nous adopterons ce paquet. Si cela prend un jour de plus, cela prendra un jour de plus”, avait déclaré de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

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