L’atlas des émissions de CO2 (graphique)

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Alors que la COP21 entre dans sa dernière ligne droite, la communauté internationale se trouve devant ses responsabilités. La majorité des experts estiment que les 195 pays ne peuvent plus tergiverser et doivent s’engager dans des réductions conséquentes de leurs émissions.

L'atlas des émissions de CO2 (graphique)
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Cela fait 23 ans en effet que la problématique — difficile et complexe, il est vrai — est à l’ordre du jour. Plus précisément depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992.

Depuis lors, 20 conférences mondiales se sont tenues (on les appelle COP pour Conférence of the Parties). Certaines ont permis des avancées. Comme la conférence de Kyoto en 1997 (COP 3), qui a vu une quarantaine de pays, essentiellement européens, s’engager à diminuer leurs émissions. Une première. Et un succès tout relatif, car leurs efforts — et ceux de leurs industries — ont été annihilés et même submergés par l’accroissement spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre en Chine et dans les émergents… Idem pour la conférence de Copenhague en 2009 (COP 15). Il fut décidé de limiter la hausse de température à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle (1880), un seuil au-delà duquel les changements climatiques auraient des conséquences imprévisibles.

Cependant, les efforts sur le terrain ont été remis à plus tard. Or, en novembre 2014, les climatologues Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), ont prévenu : il devient urgent d’agir car la Terre s’est déjà réchauffée de 0,85°C.

Voilà comment la conférence de Paris (COP 21) est devenue cruciale. La grande question de ce rendez-vous sera évidemment d’arriver à des engagements suffisants de la part des pays. Engagements qui, pour rappel, ne prendront effet qu’à partir de 2020. En débroussaillant l’épaisse jungle de chiffres avancés par le Giec, l’équation est relativement simple. Actuellement, les émissions de CO2 sont d’environ 36 gigatonnes par an. En y ajoutant les cinq autres gaz à effet de serre (CH4, N2O, HFC, PFC et SF6), on arrive à 53 gigatonnes par an d’équivalents CO2. Si les pays poursuivent au même rythme, les rejets seront de 68 gigatonnes par an en 2030 et de 87 gigatonnes par an en 2050. Dans ce cas, il y a de grandes chances pour que la température du globe monte de 4 à 5°C ! Pour se limiter aux fameux 2°C, les pays devraient idéalement passer à 42 gigatonnes par an en 2030, puis à 22 gigatonnes par an en 2050.

Avant le démarrage des discussions parisiennes, 172 gouvernements ont fait connaître leurs intentions en matière de réduction. Selon les projections du Programme des Nations unies pour l’environnement ou de la Fondation Nicolas Hulot, ces promesses permettraient d’atteindre entre 56 et 60 gigatonnes par an en 2030. Un mouvement qualifié de “sans précédent” mais aussi d'”insuffisant”…

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