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Impôt minimum mondial: le G7 historique de ce samedi 05 juin!

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

S’il y a bien un moment où chaque gouvernement cherche désespérément des milliards d’euros, pour combler les trous budgétaires laissés par la crise sanitaire, c’est bien aujourd’hui. Donc c’est à travers ce prisme qu’il faut regarder la décision prise ce samedi à Londres: imposer au niveau mondial un impôt minimal des sociétés de 15%.

C’est historique car la décision a été prise par les ministres des Finances du G7 (donc des 7 pays les plus riches au monde). Cette décision devra encore être avalisée par le G20 mais, a priori, c’est juste une question rhétorique car le G20 devrait embrayer.

Je disais que cette décision est historique car jusqu’à présent tous ceux qui ont voulu imposer un impôt mondial se sont cassés les dents, notamment face aux réticences américaines. Aujourd’hui, si cela marche, ou devrait marcher, c’est uniquement parce que le président américain Joe Biden a besoin d’argent pour financer ses propres plans de soutien à son économie. Donc, après avoir proposé lui-même un impôt minimum mondial de 21%, il est d’accord de le fixer plus bas à 15%, car il sait aussi qu’ainsi il aura plus de soutien de la part des Républicains.

C’est donc la fin d’un cycle de baisse de l’impôt des sociétés qui s’annonce. Je rappelle à mes auditeurs qu’en 1985, l’impôt moyen des sociétés était de 49% et aujourd’hui il est tombé à 24% en moyenne. A l’époque, cette baisse de l’impôt des sociétés, au niveau mondial, était initiée par Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Il est ironique de voir qu’aujourd’hui, le premier pays à avoir augmenté l’impôt de ses sociétés, c’est la Grande-Bretagne et le premier pays à fixer un impôt minimum des sociétés, ce sont les Etats-Unis. Donc, oui, c’est historique, car pendant longtemps la règle qui prévalait, c’était la concurrence fiscale entre les pays, et maintenant, c’est la coopération qui prend le dessus à cause ou grâce à un virus, lui aussi, mondial.

Mais il ne faut pas s’y tromper, si l’impôt mondial voit le jour, c’est parce que les Américains l’ont décidé. Exactement comme le secret bancaire a disparu en Europe du fait des Américains. Je rappelle que c’est Barack Obama qui a fait disparaître ce secret bancaire. A l’époque, son administration avait demandé la liste des ressortissants américains qui disposaient d’un compte bancaire en Suisse. Les banques suisses avaient refusé dans un premier temps de divulguer ces noms. Ni une ni deux, l’administration de Barack Obama a expliqué à ces banques que si elles voulaient encore exercer leurs activités aux Etats-Unis, elles devaient lever leur secret bancaire… Et c’est ce qui s’est passé en Suisse mais également dans le reste du monde.

Oui, les vrais patrons de ce monde, ce sont les Etats-Unis… Petite piqûre de rappel qui tombe bien en période de vaccination.

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