“Il faut enfin inclure les entreprises dans la politique énergétique”

Pieter Timmermans. © Belgaimage
Alain Mouton Journaliste chez Trends  

La flambée des prix de l’énergie frappe de plein fouet les entreprises. Certaines seront contraintes de réduire ou d’arrêter temporairement leur production. S’ajoute à cela une autre préoccupation : la hausse des coûts salariaux.

A quelques heures du Comité de concertation (Codeco) sur l’énergie, programmé ce mercredi après-midi, Pieter Timmermans, aux commandes de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB/VBO), demande de prêter attention non seulement aux consommateurs, mais aussi aux entreprises.

Quelle est la gravité de la situation ?

“Très sérieuse. J’ai l’impression que les politiciens sous-estiment la situation. L’industrie manufacturière est aux prises avec trois problèmes : les coûts de l’énergie, les coûts de la main-d’oeuvre et la difficulté d’approvisionnement en matières premières. L’économie de services est, quant à elle, principalement confrontée à des coûts salariaux très élevés. Tout cela menace la compétitivité de nos entreprises. Ces dernières doivent recourir davantage au chômage temporaire, le nombre d’emplois intérimaires diminue, etc. Tout ceci représente le sont les symptômes d’une époque difficile.”

La politique accorde-t-elle suffisamment d’attention à la compétitivité des entreprises?

“Je m’attends à ce que les gouvernements et les instances, tels que le Comité de concertation, incluent enfin les entreprises dans leurs discussions, et tiennent compte, dans leurs politiques des prochains mois, des menaces qui pèsent sur leur compétitivité. Je comprends très bien qu’aujourd’hui tout tourne autour du consommateur, mais la plus grande menace pour le pouvoir d’achat, ce sont les entreprises qui s’arrêtent, c’est cela qui entraîne une récession.

Que faut-il faire ?

“Vous pouvez commencer par prendre des mesures à court terme, qui sont au moins symboliques. Pour commencer, aligner nos taux d’accises et de TVA sur la moyenne européenne. Mettre sur le marché les réserves de droits d’émission de CO2, afin que leur prix puisse baisser. Au niveau européen, nous avons besoin d’un meilleur mécanisme de fixation des prix, afin de réduire le chaos qui règne sur le marché. Et pourquoi ne pas conclure un accord avec la Norvège pour fournir du gaz à des prix plus bas ?”

“En ce qui concerne la compétitivité, le mécanisme d’indexation nous pousse vers l’abîme. Je ne parle pas d’un saut d’indice, mais de lier la fixation des salaires et la réforme fiscale. Si vous envisagez dans quelque temps de mettre en oeuvre une réforme fiscale, avec une diminution des charges sur le travail, alors vous ne devez pas imposer des charges supplémentaires aux entreprises par une autre voie.”

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