Grèce: les ministres de la zone euro visent un accord jeudi sur les réformes

Jeroen Dijsselbloem © Reuters

Les ministres des Finances de la zone euro visent un accord jeudi prochain sur les réformes exigées de la Grèce en contrepartie du troisième plan d’aide décidé à l’été 2015, a déclaré vendredi le président de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem.

“Nous visons une prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro jeudi pour conclure l’évaluation des réformes en Grèce et commencer les discussions sur la soutenabilité de sa dette”, a déclaré le ministre néerlandais des Finances.

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à Amsterdam des 19 grands argentiers de la zone euro avec des représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI.

Depuis l’automne, la Grèce et ses créanciers (UE-FMI) sont engagés dans des discussions sur les réformes que doit engager le pays pour atteindre les objectifs budgétaires fixés.

“Nous approchons de l’objectif, il faut franchir le dernier pas”, a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

La conclusion de cette évaluation doit permettre la poursuite des versements prévus dans le cadre du plan d’aide de 86 milliards d’euros décidé en juillet 2015, et d’ouvrir une discussion sur l’aménagement de la dette du pays, qui caracole à près de 180% du PIB

Par ailleurs, les créanciers de la zone euro ont convenu de “la possibilité d’un paquet de mesures supplémentaires qui serait mis en oeuvre seulement si la Grèce échouait à atteindre les objectifs budgétaires fixés pour 2018”, a indiqué M. Dijsselbloem.

Cette année là, celle de l’expiration de l’actuel plan d’aide, Athènes est censé atteindre un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette) de 3,5% du PIB.

L’épineux débat de la dette

Les grands argentiers de la zone euro ont également convenu d’ouvrir l’épineux débat sur l’allègement de la dette grecque, a indiqué M. Dijsselbloem.

Il a toutefois tout de suite mis les choses au point: “il n’y a pas soutien au sein des 19 ministres des finances à un +hair cut+”, c’est-à-dire à une réduction nette du montant de la dette grecque.

“La question de la dette est une discussion que nous n’avons pas eu avant (…). Je suis un homme heureux que nous puissions commencer ce débat et c’est un bon pas en avant”, a déclaré en arrivant à une réunion à Amsterdam le ministre néerlandais des Finances et président de l’Eurogroupe.

Alors que la Grèce et ses créanciers -UE, BCE et FMI- tentent toujours de conclure un accord sur les réformes réclamées à ce pays, la question sur l’aménagement de la dette publique grecque, qui caracole à près de 180% du PIB, va donc aussi être abordée.

“Jusqu’ici, nous avions seulement eu la promesse que si les Grecs s’engageaient complètement dans un programme (de réformes), nous nous pencherions sur des mesures nécessaires concernant la dette”, a ajouté M. Dijsselbloem, devant des journalistes.

Le président de la zone euro a estimé que les Grecs “avaient fait beaucoup de travail depuis l’accord conclu l’été dernier” sur le troisième programme d’aide s’élevant à 86 milliards d’euros. “Ce sont des réformes majeures qui ont un fort impact sur la société grecque”.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a souligné que l’accord conclu à l’été 2015 “reposait sur deux piliers”. “D’un côté, il faut qu’il y ait des réformes suffisantes et nous progressons sur ce front, et d’un autre côté, il faut que la dette grecque soit soutenable, sur ce front là, nous n’avons pas encore commencé les discussions”, a-t-elle dit. Le FMI a toujours souhaité l’ouverture de ce débat sur la dette.

Tout en prévenant que les discussions avec les Grecs “n’allaient pas être terminées aujourd’hui”, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que “les choses n’étaient pas mal parties”. “Si tout le monde fait des efforts on va trouver une solution dans un avenir proche”.

Interrogé sur l’allègement de la dette grecque, M. Schäuble a déclaré: “Ce sujet n’est pas au premier plan et avant tout, cela ne doit pas détourner notre attention de ce qu’il faut faire”, rappelant son attachement aux réformes qui doivent être faites par la Grèce.

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