Grèce: des mesures pour réduire les dépenses publiques

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Une série de mesures visant à réduire les frais de fonctionnement des ministères et organismes publics pour parer à l’assèchement des caisses de l’Etat a été dévoilée jeudi par le ministre grec adjoint des Finances Dimitris Mardas.

Ces réductions, qui pourraient permettre une économie supérieure à 300 millions d’euros, concernent surtout “les frais de communication et de publicité des ministères”, selon le ministre. “Nous allons commencer par exemple à louer les bâtiments publics non utilisés”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. Le ministre a annoncé un projet de loi sur la réduction de la bureaucratie, escomptant économiser 177 millions d’euros.

Des initiatives ont également été prises pour lutter contre le trafic de carburant et de cigarettes, mieux contrôler les dépenses de santé, et taxer les fuites des capitaux à l’étranger, “une mesure dont il est difficile d’évaluer le bénéfice”, a-t-il avoué.

“Le principe sera de faire payer les fraudeurs au plus vite en leur proposant une amnistie”, a-t-il ajouté. A court d’argent, la Grèce peine à trouver une compromis avec ses créanciers UE et FMI, sur les réformes que ces derniers réclament au pays avant de lui verser la dernière tranche des prêts internationaux de 7,2 milliards d’euros.

La Commission européenne a durci le ton jeudi, ne s’estimant “pas satisfaite du niveau de progrès accompli” par les autorités du pays, une semaine avant une importante réunion des ministres des Finances de la zone euro. Le taux du rendement de l’obligation grecque à dix ans était en forte hausse jeudi à 12,735%.

M. Mardas a toutefois assuré que le gouvernement “souhaite que les négociations débouchent au plus vite” et s’est félicité des résultats budgétaires du premier trimestre 2015.

Selon des données ministérielles provisoires, l’excédent primaire budgétaire (hors service de la dette) s’est élevée à 1,735 milliards d’euro pendant ce trimestre contre 1,541 milliards pour la même période en 2014, alors que l’objectif était de 119 millions.

Pour faire face au manque de liquidité, l’Etat comprime ses dépenses, inférieures aux prévisions de 1,5 milliards au premier trimestre.

“En février, on nous disait déjà qu’on ne pourrait pas payer les retraites et les fonctionnaires, mais finalement nous avons réussi. Et nous allons encore une fois remplir nos engagements”, a affirmé le ministre en assurant que la Grèce allait “payer vendredi 80 millions au FMI”, comme prévu.

Il a dit compter, pour donner plus de marges financières à l’Etat, sur une poursuite des transferts des réserves des organismes publics à la Banque centrale grecque. L’Organisme public de l’Emploi et la région d’Athènes comptent parmi ceux ayant déposé leurs réserves à la Banque de Grèce.

Selon une source gouvernementale, la Grèce espère toujours un accord avec ses créanciers d’ici fin avril.

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