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Fortune: “Capitalisme et inégalités”

L’association Oxfam a à nouveau réussi à faire parler d’elle en annonçant que les 26 personnes les plus riches du monde posséderaient à elles seules une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit environ 4 milliards d’individus. Elle en profite, comme d’habitude, pour stigmatiser le système capitaliste et réclamer des mesures de redistribution plus fortes que celles que l’on connaît actuellement. A supposer l’affirmation chiffrée factuellement exacte, c’est cette conclusion qui mérite d’être critiquée.

D’abord, Oxfam choisit soigneusement de comparer, non pas les revenus, mais la fortune. Or, si les revenus dépendent déjà pour une large part des décisions individuelles et des capacités de chacun, il en est encore beaucoup plus ainsi de la fortune. Si l’on compare, par exemple, deux collègues de travail gagnant tous deux 2.000 euros nets par mois, il n’existe entre eux aucune différence de revenus. Mais si l’un d’eux décide d’économiser chaque mois 500 euros et l’autre de ne rien économiser du tout, le premier se retrouvera après cinq ans avec un capital de 30.000 euros et le second n’aura toujours rien. Leur différence de fortune sera … infinie, simplement en raison des choix individuels, tous deux parfaitement légitimes, que chacun aura faits.

La différence sera encore plus évidente si l’un d’entre eux décide de quitter son emploi, et de créer une entreprise. Selon les choix qu’il fera, et sa capacité à la mener ou non au succès, il pourra se retrouver avec une fortune considérable, ou au contraire avec un capital négatif, endetté peut-être jusqu’à la fin de ses jours. C’est là une question de rétribution, positive ou négative, du risque. Et c’est précisément parce que certains ont choisi de prendre de tels risques que les bénéfices réalisés par eux sont légitimes. Ainsi, par exemple, Amancio Ortega, fondateur d’Inditex (Zara, entre autres), est parti d’une petite boutique au fond de sa Galice natale pour dominer aujourd’hui un empire commercial de 7.500 magasins qui donnent du travail à 175.000 salariés de son groupe dans le monde, outre les millions d’ouvriers et de ses fournisseurs. Des personnes comme lui s’enrichissent certes considérablement, et figurent parmi les 26 personnes les plus riches du monde, mais elles ont aussi créé de la richesse pour un très grand nombre d’autres personnes.

Les différences de fortunes, même importantes, sont légitimées par le choix que chacun peut faire de sa liberté.

Ce qu’Oxfam ne dit pas, c’est que les différences de revenus ont diminué de manière très sensible dans le monde au cours des dernières décennies, et que s’il en est ainsi, c’est notamment parce que de très grands pays comme la Chine ont de facto abandonné, sur le plan économique, le système communiste pour devenir des fers de lance de l’économie capitaliste.

S’il y a aujourd’hui des ” nouveaux pauvres “, c’est dans des pays comme le Venezuela, autrefois l’un des Etats les plus prospères d’Amérique latine et un grand producteur de pétrole, qui, après à peine 20 ans de socialisme, connaît 90% de personnes pauvres, et est obligé d’importer de l’essence.

Les chiffres peuvent parfois induire en erreur. Les différences de fortunes, même importantes, sont légitimées par le choix que chacun peut faire de sa liberté. La justice, ce n’est pas que chacun dispose de la même fortune, ni même du même revenu, c’est qu’il ait la capacité d’utiliser les libertés individuelles dont il dispose, au titre de droits de l’homme, pour décider ou non de s’enrichir selon ses capacités, ou de se consacrer à d’autres objectifs.

L’important, ce n’est pas qu’il y ait moins d’inégalités, c’est qu’il y ait moins de pauvres, et malgré les multiples entraves étatiques que subissent les entrepreneurs, c’est là une réussite du système capitaliste. Réclamer une redistribution encore plus forte, c’est-à-dire faire dépendre les capacités économiques de chacun, non pas de ses efforts, mais de décisions politiques, c’est toujours miser sur la jalousie, un des péchés capitaux les plus répandus au monde.

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