Parmi les étudiants, la méconnaissance de notre langue est telle que l’Université de Hasselt a décidé d’imposer un cours de français en Faculté de sciences économiques.
“Les étudiants ont certes réussi leur examen de français en fin de secondaire mais lorsqu’ils arrivent chez nous, ils sont incapables de tenir une conversation dans cette langue. Comment peuvent-ils, par la suite, espérer négocier une vente ou un contrat en français “, interroge la doyenne de faculté, Martine Verjans, qui n’est pas tendre quant à la manière dont le français est enseigné dans le secondaire. ” Il n’y a pas de contrôle sur la qualité des manuels qui sont utilisés et les bases au départ desquelles la matière est enseignée sont trop disparates. S’y ajoute la pression des parents, parfois si forte que le seuil de l’acceptable s’en trouve tiré vers le bas. Et la nouvelle manière d’enseigner, qui met l’accent sur les compétences plutôt que les connaissances, n’arrange rien. Les premières, en effet, ne peuvent valablement s’exercer sans maîtrise des secondes. ”
Martine Verjans n’est pas seule à penser ainsi. Depuis un moment déjà, les professeurs qui enseignent le français dans les universités et les hautes écoles de Flandre tirent le signal d’alarme. S’inquiétant du niveau de ceux qui voudraient apprendre à enseigner cette langue, ils réclament à défaut d’examen d’entrée, une épreuve d’évaluation pour chaque candidat. Dans toutes les disciplines universitaires, la méconnaissance du français est devenue à leurs yeux ” dramatique “, notamment en raison de la réduction du nombre d’heures durant lesquelles cette langue est enseignée. Ils réclament dès lors le retour à ” un minimum critique de quatre heures de français ” dans le premier degré du secondaire et d’une manière générale, une revalorisation de leur profession. ” Régulièrement, dans le secondaire, on nous dit qu’il faut accorder moins d’importance à un manque en français qu’en mathématiques “, déplore Griet Theeten, lectrice à l’Université de Gand. C’est donner un mauvais signal et laisser croire aux élèves que cette branche n’a guère d’importance “, s’insurge-t-elle.