Fitch dégrade une Espagne au bord du gouffre

© Reuters

Fitch a abaissé de trois crans d’un coup la note de l’Espagne et l’a assortie d’une perspective négative. Source de son inquiétude : le secteur bancaire ibère, pour lequel la zone euro se dit prête à se mobiliser. Un sauvetage au coût budgétaire énorme.

Fitch dégrade la note de l’Espagne de trois crans à BBB


Fitch Ratings a abaissé de trois crans, jeudi, la note de l’Espagne, qui tombe de A à BBB, et l’a assortie d’une perspective négative, signifiant qu’elle pourrait à nouveau dégrader ce pays au coeur de la crise de la dette de la zone euro.


Parmi les raisons évoquées par l’agence d’évaluation financière figurent le “coût budgétaire d’une restructuration et d’une recapitalisation du secteur bancaire espagnol”, estimé par l’agence à environ 60 milliards à 100 milliards d’euros, et la récession dans laquelle l’Espagne est engluée.


La zone euro prête à aider les banques espagnoles si Madrid le demande (Juncker)


La zone euro se tient prête à venir en aide au secteur bancaire espagnol si Madrid faisait une demande en ce sens, a affirmé jeudi Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroupe : “Si jamais l’Espagne demandait d’appuyer son secteur bancaire, cela serait évidemment fait, a affirmé le Luxembourgeois à Bruxelles devant la presse. Il est trop tôt pour spéculer sur des chiffres.”


Pour l’heure, cependant, “l’Espagne n’a pas formulé de demande” même si son “secteur bancaire est sous stress”. Pour le reste, “la situation de l’Espagne évolue plutôt bien. Le gouvernement espagnol a pris toutes les mesures de consolidation qu’il fallait prendre.” Interrogé sur la possibilité d’aider directement le secteur bancaire, il a jugé qu’il s’agissait avant tout d'”un problème juridique”.


Les Européens réfléchissent aux moyens d’aider l’Espagne et son secteur bancaire, fragilisé par les actifs immobiliers risqués depuis l’éclatement de la bulle en 2008. Une idée serait de sauver uniquement les banques à travers l’Etat espagnol qui donnerait ensuite cet argent au Frob, le fonds public d’aide au secteur.


Le journal El Economista affirmait jeudi que Berlin accepterait finalement cette solution, ce qui n’a pas été confirmé officiellement.


Trends.be, avec Belga

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