Bars fermés, congrès interdits, restaurants soumis à des règles sanitaires plus strictes : le préfet de police de Paris a annoncé de nouvelles mesures restrictives à compter de mardi pour faire face à la progression inquiétante du Covid-19 dans la capitale française et en proche banlieue.
“Ce sont des mesures de freinage car l’épidémie va trop vite. Il faut la freiner avant que le système de soins ne soit débordé”, a expliqué lundi Didier Lallement, au cours d’une conférence de presse aux côtés notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo. Ces nouvelles dispositions resteront 15 jours en vigueur. Mme Hidalgo a estimé que la situation sanitaire était “très grave” dans la capitale.
Le gouvernement avait tranché dimanche soir, décidant de mettre Paris au même niveau que Marseille (sud-est de la France) et que l’île de la Guadeloupe (Antilles françaises). Sans surprise, le préfet de police a annoncé la fermeture des bars, avertissant qu’il serait “implacable pour ceux qui veulent en permanence contourner la règle”.
Les cafetiers parisiens, qui s’attendaient à ces mesures, se montraient résignés – et pessimistes. “Le gouvernement tape sur la restauration, comme si on était les seuls endroits où le Covid se propage”, s’agace Rémi, responsable de salle dans un bar-restaurant du centre de Paris. “Mais ce n’est pas le cas. On est quelque part les gardiens des bonnes habitudes, on fait la police. Tout est propre, tout le monde porte le masque. Quand les gens restent chez eux, ils vont faire n’importe quoi”, a-t-il ajouté.
Les restaurants, quant à eux, pourront rester ouverts aux “horaires habituels” mais devront se plier à un “nouveau protocole sanitaire” validé par le Haut Conseil de Santé Publique. Parmi ces dispositions, une distance d’un mètre entre chaque table, limitée à six convives contre dix auparavant, et le port du masque de protection la plupart du temps, sauf au moment de la consommation des plats.
“Tout le monde va faire son calcul pour savoir : est-ce que ça vaut le coup de rester ouvert ou pas ?”, a déclaré Michel, le propriétaire d’un bar-café-restaurant-tabac dans le centre de la capitale.
Ce protocole s’appliquera partout en France, dans les zones d’alerte maximale et les zones d’alerte renforcée, y compris à Aix-Marseille où les restaurants avaient dû baisser leur rideau il y a une semaine.
– Salles de sport toujours fermées –
Paris, a expliqué le gouvernement, a franchi, il y a plusieurs jours déjà, les trois seuils qui correspondent au placement en zone d’alerte maximale. Le taux d’incidence y dépasse ainsi toujours les 250 pour 100.000 habitants et le niveau critique des 100 chez les plus de 65 ans. Quant au taux d’occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19, il est lui aussi au-dessus du seuil d’alerte maximale de 30% en région parisienne, selon les chiffres de l’Agence régionale de santé.
Parmi les nouvelles mesures imposées à Paris et en proche banlieue figure également l’interdiction des foires, des salons professionnels et des évènements organisés dans des parcs d’exposition, tels que les congrès, et les spectacles sous chapiteau, comme ceux des cirques.
Fêtes de mariage, soirées d’étudiants ou tout autre évènement festif dans un lieu loué pour l’occasion demeurent proscrits.
Centres commerciaux et grands magasins sont épargnés mais devront respecter la jauge d’un client pour 4 m2.
Concernant les activités sportives, la principale nouveauté est la fermeture aux adultes des piscines, qui resteront ouvertes aux mineurs. Les salles de sport et de fitness sont toujours fermées. En plein air, stades et terrains d’entraînement demeurent accessibles dans la limite de 1.000 personnes ou de 50% de leur jauge maximale. Les lieux culturels – cinémas, théâtres, musées – restent également ouverts.
Dans les universités situées en zones d’alerte renforcée et maximale, les amphithéâtres ne pourront être remplis qu’à 50% de leur capacité au maximum.